Ti Whale An Nou, c’est le nom de l’expédition scientifique menée par la Caribbean Cetacean Society. Des spécialistes des cétacés ont sillonné la mer Caraïbe, afin d’en savoir plus sur les cachalots présents dans les eaux des Petites Antilles. Deux premières expéditions avaient été menées en 2019 et 2020 par une université canadienne. Cette troisième campagne d’observation est allée plus loin.
Entre Grenade et Anguilla, la mission a croisé en 4 mois près de 10 000 cétacés. Pour sa dernière journée d’observation, la mission a croisé plus de 300 dauphins au large du Prêcheur en Martinique.
(Re)voir le reportage avec des images de Marc Balssa.
Des dauphins tachetés et des dauphins de Fraser qui sont venus jouer avec les vagues du catamaran. Pour réaliser ces observations scientifiques, l’association s’est muni d’un hydrophone. Plusieurs microphones sont immergés dans l’eau et tractés par le bateau. Ils permettent de capter les bruits émis par les dauphins, les cachalots et autres baleines. Un outil essentiel pour identifier et localiser les individus.
Selon les premières données recueillies, il y aurait 411 cachalots dans les Petites Antilles.
Ces animaux sociables et cultivés se divisent en 3 clans vocaux dans la région caribéenne. Ainsi, ces clans rassemblant de nombreuses familles parlent chacun une langue différente.
Dans nos eaux, les cachalots s’organisent en société matrilinéaire, les femelles restent avec leur mère tandis que les jeunes mâles doivent migrer. Toutes ces données recueillies ces dernières années sont essentielles pour mieux protéger ces cétacés.
Jeffrey Bernus, à la tête de l’association Caribbean Cetacean Society, a mobilisé de nombreux acteurs dans toute la région caribéenne. Une coopération essentielle, car nos cétacés ne connaissent pas de frontière.
(Re)voir l'entretien :
Des îles ont créé des sanctuaires, d'autres territoires manquent de connaissances sur les espèces présentes chez eux, enfin d’autres encore pratiquent encore la chasse, comme à l'île de Saint-Vincent et les Grenadines qui autorise la chasse traditionnelle de 4 baleines à bosse par an.
En Martinique et en Guadeloupe, il existe le sanctuaire Agoa et une charte d’observation existe, mais peu de contrôles sont réalisés. Pour l’association, la préservation de cette richesse sous-marine passe également par la sensibilisation des plus jeunes, et l’implication de tous, acteurs publics et population.