Daniel (nom fictif) est Haïtien. Il vit en Martinique depuis 12 ans en situation régulière. Mais son activité, la vente de repas, ne l’est pas. Nous préservons son anonymat. C’est avec sa cuisine qu’il parvient à survivre dans un environnement économique difficile.
Les plats sont pour des Haïtiens et pour d'autres. La vie est difficile, je ne suis pas chez moi, je me débrouille. Je ne peux pas encore ouvrir un restaurant, alors je fais ainsi, dans la discrétion.
Daniel
Tous les plats qu’il livre ne seront pas payés. Pour certains, ce sera du crédit ; pour d’autres, un échange. Et c’est ainsi dans ce quartier Bas Maternité de Fort-de-France.
Au centre du quartier, la boutique "Chez Kettou". Ces petits magasins qui disparaissaient reviennent à la mode. Et même si selon la phrase traditionnelle, la maison ne fait pas de crédit, les responsables sont témoins quotidiens des difficultés des habitants. Alors des crédits, il y en a.
Solidarité, entraide, débrouillardise. Mais la pauvreté n’a rien de poétique. Ce mode de vie forcé entraîne aussi des conséquences sur la santé. Selon les chiffres officiels, un Martiniquais sur 4 est hypertendu et il y a deux fois plus de diabétiques qu’en France. En 2019, un tiers des Martiniquais ont dû retarder, voire renoncer à leurs soins.