L’Europe à tous les coins de rue en Martinique

En Martinique, le Grand port, l'aéroport Aimé Césaire, les BHNS sur le TCSP ou le lycée Schoelcher, bénéficient des fonds européens.
Il suffit de regarder attentivement autour de soi pour constater que les fonds attribués à notre territoire par l’Union européenne sont omniprésents dans notre paysage.

Les exemples abondent d’infrastructures ayant été construites grâce à l’apport significatif des fonds européens. La Martinique n’est pas plus mal, ni mieux dotée que les autres régions ultrapériphériques (territoires français, portugais et espagnols éloignés géographiquement du continent européen).

Projet extension Aéroport Aimé Césaire Martinique

Ainsi, les passagers arrivant en avion fréquentent l’aéroport Aimé Césaire dont la construction a été financée en grande partie par les crédits accordés par l’Union Européenne (UE). Il en est de même pour le grand port maritime. Et aussi pour le réseau routier qui facilite notre mobilité. Ou encore pour le réseau téléphonique qui nous relie au monde.

L’éducation et la formation ne sont pas en reste, du moins les structures dédiées. Nos lycées, collèges et écoles peuvent être bâtis parce que l’Union européenne favorise ce type d’investissement. Notre paysage pullule de réalisations ayant émergé grâce à un financement partiellement assuré par les instances de l’UE.

Chacun de nous verse au pot commun

D.R.

Il ne s’agit pas d’aumône, mais d’un droit. Le projet de fond de l’Union consiste à promouvoir la cohésion territoriale, sociale et économique. La lutte contre la pauvreté, la résorption des retards d’équipement et de développement, la protection de l’environnement, la formation, l’harmonisation des politiques publiques à l’échelle de la totalité de l’UE sont autant de domaines dans lesquels s’exerce cette cohésion.

Certaines régions l’ont compris depuis longtemps. L’île portugaise de Madère, située dans l'atlantique, parvient à financer ses infrastructures au-delà du taux des 60 à 80% requis. Son gigantesque aéroport, son palais international des congrès, son réseau routier sont autant de flamboyantes réussites acquises sans l’ombre d’un complexe.

Il n’y a pas à en avoir, puisque les fonds européens sont constitués par les contributions de ses États membres. Lesquels disposent d’un budget constitué essentiellement par les impôts payés par les contribuables et les taxes versées par les consommateurs. Chacun de nous verse au pot commun puis bénéficie en retour du contenu de ce pot commun.

Une logique de cohésion tous azimuts

L'autoroute en Martinique.

En outre, les États ne peuvent pas à eux seuls consentir ces efforts budgétaires hors normes. Les investissements dont bénéficient les habitants de ce vaste ensemble sont décidés à l’occasion d’une large concertation entre les autorités européennes, les gouvernements et les représentants des régions. Ces dépenses s’inscrivent dans une logique d’égalité des citoyens d’Europe.

Bien entendu, les disparités entre les 242 régions de l’UE ne peuvent pas être gommées d’un trait de plume. Le niveau de vie, le taux d’équipements publics, la densité des réseaux de transport, l’équipement des foyers en commodités ou en moyens de communication, le taux d’emploi – pour ne prendre que ces indicateurs – varient considérablement d’une région à une autre.

Le village de Tsingoni à Mayotte.

Ainsi, en 2019, l’écart du produit intérieur brut par habitant était de 1 à 7,5. Un Mahorais disposait d’un revenu nominal moyen sept fois inférieur à celui d’un Luxembourgeois. Quand le PIB par habitant à Mayotte est situé à 34% en dessous de la moyenne européenne, celui du Luxembourg se situe à 253% au-dessus de cette moyenne.

Fort logiquement, Mayotte reçoit des aides proportionnellement plus élevées que le Luxembourg.

La Martinique étant restée longtemps parmi les régions les plus pauvres, sur le plan économique s’entend, elle a pu recevoir des subventions d’un montant important pour assurer une certaine mise à niveau de ses infrastructures de base.

En d’autres termes, l’Europe se rencontre à tous nos coins de rue.