Dans sa communication, l’exécutif de la CTM souligne l’articulation entre la baisse des dotations de l’État et le poids financier d’une situation de précarité sociale de plus en plus préoccupante en Martinique.
Avec 27,4 % de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit environ deux fois plus qu’en France hexagonale, la Martinique assume un niveau de dépenses sociales bien plus élevé que celui des collectivités nationales. Ainsi les allocations sociales incluant l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) et le Revenu de Solidarité Active (RSA) pèsent de plus en plus lourdement sur le budget de la CTM (un tiers du budget de fonctionnement de la CTM en 2023) en raison de la progression du nombre de bénéficiaires et la réduction de la part remboursée par l’État.
Collectivité Territoriale de Martinique
Pour l’exécutif en outre, certaines annonces contenues dans le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025, l’amèneront à devoir réaliser des économies.
Les mesures annoncées dans le cadre du PLF 2025 (5 milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales) affecteront gravement le budget de la CTM (- 15 millions), la contraignant à mettre en œuvre un plan de rationalisation des dépenses pour préserver sa capacité d’agir, notamment auprès des plus vulnérables.
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Une volonté affichée qui devrait passer notamment par une "réévaluation de dispositifs-cadres d’intervention de la CTM dans le cadre d’un dialogue renforcé" avec ses partenaires. Ou encore par la mise en place d’un "règlement général des subventions auprès des personnes publiques et privées".
Entre 120 et 130 millions d’économies à l’horizon 2028-2029
"Compte tenu de la projection des recettes réelles de fonctionnement", poursuit l’exécutif, "les économies qui devront être réalisées par la CTM devront atteindre d’ici l’horizon 2028-2029, entre 120 M€ et 130 M€ par rapport à 2023." Pour rappel, les recettes de fonctionnement d’une collectivité territoriale proviennent notamment de la fiscalité, de dotations/subventions et de l’emprunt.
Pour l’exercice 2025, ajoute la CTM, "l’équilibre budgétaire et financier pourrait, à ce stade, être atteint avec des dépenses réelles de fonctionnement au plus égales à 980 M€". Les dépenses de fonctionnement d’une collectivité concernent les charges relatives au personnel (salaires) et les charges à caractère général (dépenses liées à l’énergie, à l’eau, achats divers etc.).
Une projection d’équilibre budgétaire et financier qui, pour l’heure, semble difficilement atteignable. ''Il est important de rappeler que les dépenses obligatoires pour 2025 sont déjà estimées à plus de 1 102 M€ et donc supérieures à l’ensemble des recettes réelles de fonctionnement estimées'', poursuit en effet l’exécutif.
Enfin, les recettes réelles de fonctionnement annoncées par la CTM dans ses prévisions pour 2025 sont de 1 061 000 000 milliards d’euros. Et les dépenses de fonctionnement annoncées, dont les dépenses obligatoires, de 1 101 845 000 milliards d’euros. Soit un écart entre recettes et dépenses de 40 845 000 millions d’euros.
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