Les derniers chiffres de l'inflation en Martinique (hors prix du carburant et de l'alimentation) s'élevaient à 4,2 % en septembre dernier. Les cadeaux de Noël n'échappent pas à la hausse, ce qui engendre comme dans l'hexagone, le développement d'un marché de l'occasion. On connaissait les friperies de la Croix Rouge ou de l'ACISE (Association Citoyenne pour l'Insertion Solidaire et Economique). En cette période de Noël, il faudra aussi compter sur le marché de l'occasion des jouets, c'est la bourse des jouets.
Une bonne affaire pour le porte-monnaie et la planète
Ceux qui ont des enfants connaissent cela : des jouets un peu vieillots, mais qui fonctionnent toujours et qui sont abandonnés par les enfants qui ont grandi et ne voient plus l'intérêt de jouer avec.
Au lieu de les entasser et de les jeter par la suite, ils peuvent faire des heureux nouveaux propriétaires.
Aujourd'hui au Centre d'Aide par le Travail du Carbet (CAT), l'espace est devenu un marché à ciel ouvert du jouet d'occasion.
Angélique est venue avec son fils et elle ne regrette pas, car ils repartent les bras chargés de cadeaux. La famille n'est pas à sa première acquisition de ce type. Elle plébiscite ce genre d'initiative qui permet d'éviter le gaspillage, donc protéger l'environnement et cela fait plaisir au pouvoir d'achat.
C'est en priorité un geste écolo et au niveau du budget c'est intéressant. Mes enfants sont habitués aux cadeaux de 2e main. On peut faire plaisir avec des choses qui ont déjà servi.
Angélique adepte de la bourse aux jouetsinterrogée par Delphine Bez
La bourse aux jouets, un concept à développer
Le concept est déjà bien installé dans l'Hexagone et des sites internet répertorient les lieux où se tiennent les bourses aux jouets. La seconde main gagne du terrain et les grands noms du secteur se positionnent sur le secteur de l'occasion. Il atteint aujourd'hui 5% de la valeur du marché, selon la fédération des industries du jouet et de la puériculture.
En Martinique, ce marché est encore embryonnaire. L'association V.IV à l'origine de la bouse aux jouets au C.A.T de Bellefontaine envisage de fédérer toutes les initiatives de ce type.
Il nous faut trouver une manière commune de regrouper toutes les énergies associatives pour rentrer dans l'opinion la nécessité de faire de l'économie circulaire.
Michel Suivant, président de l'association V.IVInterrogée par Delphine Bez
Il faudra aussi changer les mentalités dans notre territoire, car le neuf a toujours de beaux jours, encouragé par l'achat échelonné. L'Association Force Ouvrière des Consommateurs (AFOC) révélait avant la période Covid que le Martiniquais dépensait 331 euros par personne pour l'achat de cadeaux. Mais depuis, selon l'INSEE, 23% des ménages estiment que leur situation financière s'est dégradée depuis le début de la crise sanitaire.