La récolte de cannes à sucre démarre timidement en Martinique

La récolte de canne à sucre a commencé en Martinique.
Même si la canne à sucre n'est pas mûre et qu’elle est peu sucrée, la campagne sucrière 2024 est malgré tout lancée en Martinique. C’est avec un mois de mars pluvieux que la récolte commence. Les agriculteurs doivent assurer les livraisons en dépit des conditions météorologiques médiocres. Des conditions qui participent à la dégradation de la canne et indirectement aux produits rhum et sucre. Les acteurs de la filière espèrent une saison plus florissante.

Le tonnage sera-t-il meilleur qu’en 2023, les cannes seront-elles beaucoup plus riches en sucre ? Autant de questions soulevées par le lancement de la campagne sucrière en ce mois de mars. 100% de l’industrie sucre et rhum sont approvisionnés par cette campagne. Pour les agriculteurs les craintes se manifestent en ce début de saison.

Nous espérons bien sûr faire au minimum le tonnage de l’année dernière, nous espérons même que ce sera mieux. D’après nos prévisions ça devrait être le cas. Sauf que maintenant on constate qu’avec les attaques intenses de rats, le développement des mauvaises herbes et les pluies qui nous gênent un peu, la richesse sera moindre. Par ailleurs, les attaques de rats vont aussi faire diminuer le tonnage. C’est cela notre crainte.

Justin Céraline Président de la SICA Canne-Union

Le tracteur achemine environ 10 tonnes de cannes à sucre à l'usine.

En 2023 la production de canne a atteint 208 632 tonnes contre 189 000 tonnes en 2022, soit une augmentation de 10%. Les acteurs de la filière espèrent maintenir ces chiffres.

La filière canne, un avenir ombragé

Nombreuses pluies, mauvaises herbes et rats ne sont pas les seuls fléaux qui étouffent la culture de la canne. La rentabilité insuffisante et le retrait des solutions phytopharmaceutiques, sans la mise en place de solutions alternatives, augmentent la pénibilité du travail.

La machine est l'arrêt. Les couteaux de coupe de la récolteuse sont bloqués par les nombreuses mauvaises herbes.

Le rhum se porte peut-être bien, mais pas la canne. Pourquoi ? Parce que nous avons des difficultés à enlever les mauvaises herbes dans les champs. La canne a toujours été une culture qui n’utilise pas beaucoup de produits phytopharmaceutiques […] D’autre part, un rapport d’un cabinet indépendant de Reims a démontré que chaque fois que le planteur livrait une tonne de cannes dans une unité industrielle, la sucrerie ou l'une des distilleries, le planteur ne gagnait pas d’argent.

Éric Eugénie Président de la CTCS Martinique

Face à ses problématiques, le Centre Technique de la Canne à Sucre (CTCS) souhaite soulager la profession. Dans leurs laboratoires de nouvelles variétés de cannes sont testées afin d’être plus résistantes aux rats et aux intempéries. Peut-être un moyen de retourner à l’âge d’or de la campagne sucrière.