La Caricom déclare la guerre au trafic d'armes à feu depuis les États-Unis

La sculpture de non-violence aux Nations-Unies
A Trinidad et Tobago, le symposium de la Caricom sur la violence et la criminalité qui menacent la sécurité et la stabilité de la région, s’est achevé après 2 jours de consultation. Les pays membres de la Communauté Caribéenne ont identifié plusieurs pistes de travail afin de stopper le trafic d'armes en provenance principalement des États-Unis.

La violence est plus dangereuse que la COVID19.

Keith Rowley, Premier ministre de Trinidad et Tobago, pays qui a accueilli le symposium sur la violence, un enjeu de santé publique

Dans la déclaration finale, les leaders de la Communauté Caribéenne (CARICOM) ont décidé d’interpeller les États-Unis afin de stopper le flux illégal vers la région de munitions et d'armes à feu, fabriquées en Amérique du Nord. 

La Caricom soutient la plainte du gouvernement du Mexique contre les fabriquants d'armes à feu américains.

Cette plainte, la première d’un état souverain contre l’industrie des armes à feu des États-Unis, est actuellement en appel aux États Unis.

Le Mexique demande 10 milliards de dollars en compensation pour l’impact du trafic d'armes américaines sur la société mexicaine.

Nous n’allons pas faire un procès contre le gouvernement des États-Unis. Notre procès concerne les fabricants d'armes aux États-Unis qui vendent des produits très recherchés par les criminels de notre région. Les américains ont le droit de porter les armes. Ils n’ont pas le droit d'en faire un trafic.

Keith Rowley, premier ministre de Trinidad et Tobago

Le coût de la violence

Les leaders ont tous déploré les dépenses de plus en plus importantes qui sont consacrées à la lutte contre la violence et le trafic d’armes.

Il a fallu augmenter les budgets de la justice, de la police, des centres carcéraux et l’acquisition d'équipements sophistiqués.

Fortement impacté par la Covid19, les pays de la Caraïbe ont du mal à trouver les fonds pour assurer la sécurité nationale et financer les secteurs sociaux comme la santé et l’éducation.

Partager pour mieux lutter

Les pays ont décidé de créer un système de partage d’information sur le trafic d’armes. Certains d’entre eux vont suivre l’exemple de la Jamaïque et mettre en place une législation pour éliminer l’opacité actuelle sur l’origine des financements des partis politiques.

Le but est d’empêcher l’argent des trafiquants d’infiltrer le pouvoir.

Les leaders vont également appliquer les suggestions de Mia Mottley, Premier ministre de la République de Barbade, concernant la création d’un mandat d’arrestation Caricom pour mieux rapatrier les criminels. La magistrature sera renforcée. Une rotation inter-régionale des juges sera mise en place.

Des suggestions écartées de la déclaration finale

D’autres idées n'ont pas été retenues notamment la réactivation de la peine de mort proposée par Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines, un service militaire obligatoire suggéré par Mark Phillips, Premier ministre du Guyana et la censure des réseaux sociaux et les médias qui seraient eux aussi responsables de la violence, une proposition du docteur Terrance Drew, Premier ministre de Saint-Kitts et Nevis.