La crise sanitaire nous contraint à moderniser les méthodes et la pensée politique

Parlementaires, président de l'Assemblée de Martinique, présidents d'établissement publics de coopération intercommunale (EPCI) et maires lors d'une réunion avec l'UGTM à propos de l'hôpital de Trinité.

Comment battre campagne en maintenant les distances sociales ? Comment les candidats pourront-ils convaincre les électeurs de la justesse de leurs idées et les persuader d’aller voter ? Sans conteste, la crise sanitaire appelle des solutions innovantes dans le champ politique.

La crise sanitaire nous contraint à l’intelligence, dans tous les domaines. Ce sera le cas pour l’organisation de la campagne électorale. Si elle est réussie, l’abstention n’atteindra pas les sommets constatés lors des élections municipales de 2020. Une abstention massive mettait en péril la légitimité des élus.

Or, nos dirigeants auront besoin d’être massivement choisis, quelle que soit leur orientation politique, afin d’être pleinement investis d’un mandat quasiment impératif : la refondation de la société. Ce qui passe par la relance de l’activité économique, la refonte des relations sociales, l’élaboration de nouveaux cadres théoriques et pratiques de pensée politique.

Faire la politique autrement

 

Les élus que nous choisirons en juin 2021 pour piloter la CTM puis, un an plus tard, le chef de l’Etat et les députés, devront bénéficier de l’assise populaire et civique la plus large possible. Ils seront d’autant plus suivis, compris, ou au contraire, contestés qu’une majorité des citoyens se sera mobilisée.

L’enjeu des prochaines élections - territoriales, présidentielles et législatives - est beaucoup trop capital pour que nos futurs dirigeants soient choisis par défaut. D’où la nécessité de faire la politique autrement, en intégrant les citoyens au processus de décision politique. Au-delà, il convient tout autant de repenser l’engagement militant.

Innover et expérimenter

 

L’urgence le commande. S’il y a bien un domaine de la vie sociale qui doit évoluer, c’est bien celui de la politique comprise comme ensemble des procédures visant à améliorer le cadre de vie de la population et à préparer les bases de la société léguée à nos descendants. Les programmes des différents candidats ne peuvent pas être exempts de ces innovations.

Davantage qu’un catalogue de mesures, le projet idéal du dirigeant prétendant devrait se présenter comme un manifeste de la modernité. Par exemple, sachant que les réunions publiques et les contacts proches avec les électeurs seront limités ou prohibés, plusieurs états-majors devront miser sur les réseaux sociaux.

Ils pourraient s’inspirer du candidat Joe Biden qui a organisé sa campagne depuis la cave de sa maison. Sourire mis à part, l’anecdote montre que les idées et propositions peuvent être diffusées par d’autres canaux que les tracts, affiches, meetings, porte-à-porte ou réunions d’appartement.

Bâtir l'avenir

 

Autre exemple de modernisation, les modalités du scrutin. Elles devraient intégrer le vote à distance sur Internet. Il est trop tard pour les élections à venir, mais pas pour les échéances ultérieures : municipales de 2026, présidentielle et législatives de 2027, territoriales de 2028.

La crise sanitaire, dans le monde entier, remet en cause nos habitudes et nos certitudes. Face à cette réalité, notre choix est simple et ô combien complexe à la fois : bâtir l’avenir.