La direction du Rectorat de Martinique visée par une plainte pour harcèlement moral

C'est un évènement rare à ce niveau de l'administration française. Au début du mois de juin, le Parquet de Fort de France a reçu une plainte pour harcèlement moral à l'encontre de la direction du Rectorat de Martinique.

La plainte avait été déposée quelques jours plus tôt par l'actuelle Directrice Académique adjointe des Services de l’Education Nationale (DAASEN). Corinne Gau, dont la mission est de mettre en œuvre la politique éducative de l'île. Bien loin de ses attributions, elle reproche différents comportements à sa direction.

Corinne Gau ne sera pas reconduite dans ses fonctions

Selon son avocate Marie-Pierre Saget-Jolivière, Corinne Gau aurait été placée dans des positions difficilement tenables par sa direction, et ce depuis l'année dernière. La DAASEN adjointe dénonce aussi la fin de certaines de ses missions, décidée selon elle de manière arbitraire.

Sollicité, le Rectorat nie en affirmant que les tâches en questions étaient du ressort de la Rectrice, Nathalie Mons, qui les aurait de fait récupérées.

La direction ayant également décidé de ne pas reconduire Corinne Gau au poste de DAASEN, cette dernière estime avoir été injustement épinglée de l'administration.

"On pourrait croire qu'elle a été sanctionnée, qu'elle a fait quelque chose... Mais pas du tout. Elle a été placardisée et aujourd'hui elle veut être rétablie dans son professionnalisme", soutient Marie-Pierre Saget-Jolivière, l'avocate de Corinne Gau, au micro de Claude Gratien ce matin (24 juillet).

Une réputation injustifiée

Selon nos informations, Corinne Gau aurait été remarquée pour son autoritarisme dans certains services du Rectorat. Pour son avocate, il s'agit là d'une réputation injustifiée, construite de toutes pièces par les équipes dirigeantes de l'administration.

"Au-delà du fait de rappeler sa position de victime", si Corinne Gau porte plainte, "c'est surtout pour que cette situation cesse", ajoute son avocate.

De son côté, le Rectorat dit prendre acte de la plainte déposée sa DAASEN. "Si nous étions sollicités par la justice, nous aurions à cœur d'apporter tous les éléments nécessaires à l'établissement de faits objectivés", affirme la direction.