La gestion de la ligue de football de Martinique épinglée par un journaliste indépendant… l’institution portera plainte

L'entrée de la ligue de football de Martinique
Le journaliste indépendant, Romain Molina, vient d’étriller sur sa chaîne YouTube la Ligue de Football de Martinique. L’essayiste, influenceur et spécialiste de la discipline pointe du doigt en particulier la gestion financière de l’institution, avec son président en ligne de mire. La LFM promet une suite judiciaire à des attaques jugées "inqualifiables".

Dans une vidéo postée via YouTube le week-end dernier, Romain Molina charge la LFM (Ligue de Football de Martinique) durant près de 15 minutes. D’après le journaliste indépendant, la ligue locale accuserait "un énorme trou financier (environ 1 million d'euros)".

L’essayiste parle d'"opacité inimaginable", de "combines", de "politisation" et "d'incertitudes quant à son avenir".

On est en 2024 et le dernier bilan financier qui a été présenté [en mai] est celui de 2021-2022. Donc on ne peut pas savoir l’exactitude du trou financier.

Romain Molina

Après avoir rappelé que la Ligue est gérée depuis 12 ans "par le même homme" [Samuel Péreau], le journaliste critique la gestion de ce dernier "selon les affinités".

On a des gens qui ont carrément abandonné le navire parce que quelque part, ils ne se reconnaissent plus vraiment dans ce qui se passe ; On a des clubs exempts financièrement, qui sont surpris par la gestion qui est un peu selon les affinités (…). Après on dit qu’il n’y a pas de problème, tout va bien, parce qu’on explique que la Collectivité doit 600 mille euros à la Ligue et les clubs doivent 300 mille (…).

RM

"Des frais de fonctionnement énormes"

Romain Molina reconnaît cependant qu’il y a un retard de paiement de la part des collectivités locales "ce qui est un terrible manque à gagner" pour la LFM, mais il ajoute qu’il y a "des frais de fonctionnement énormes".

Il y a aussi des clubs qui sont mal gérés, il ne faut pas non plus le nier, attention. Ce n’est pas uniquement la faute de la Ligue.

RM

Samuel Péreau, le président de la LFM - Ligue de Football de Martinique (septembre 2024).

Toujours selon l'influenceur, "les dirigeants doivent de l’argent à la ligue… dont le président".

Cela montre en fait, certaines méthodes (…). On a des retards de paiement notamment pour des agences de voyages, il y a des soucis avec des hôtels (…).

R. Molina

"Aucun audit… c’est un peu une dictature"

Dans son résumé, le youtubeur affirme que "la FFF (Fédération Française de Football) ne fait aucun audit" au niveau local. "C’est une catastrophe, c’est n’importe quoi (…) et on mise tout sur le succès de l’équipe nationale A, afin qu’elle fasse des Gold-Cup (…).

En fait, c’est un peu une dictature" conclut Romain Molina, qui est tout aussi acerbe avec la ligue de Guadeloupe dans une autre vidéo de 12 Mn, intitulée "LGF : le foot guadeloupéen pris en otage".

  • Vidéo à découvrir intégralement ⇒ ICI.

La ligue martiniquaise promet "une suite judiciaire sérieuse"

Dans un communiqué daté du 29 septembre 2024, dans la foulée de la diffusion sur les réseaux sociaux de l'enregistrement à charge, la Ligue de Football de Martinique parle d’"attaques inqualifiables" de la part du "journaliste controversé".

La LFM déplore également "qu'il y ait été largement encouragé de l'intérieur" à l’approche des élections (prévues le 10 novembre prochain), pour le renouvellement du Conseil de ligue.

Les propos tenus sont à caractère diffamatoire et comportent par ailleurs des éléments pouvant être qualifiés d'injures publiques. Il peut paraître étonnant que Monsieur Molina s'intéresse d'aussi près à la Martinique, mais le contexte des élections visant à renouveler prochainement le Conseil de notre association, peut expliquer qu'il y ait été largement encouragé de l'intérieur, aux fins de servir des intérêts extérieurs, faisant néanmoins preuve d'une particulière lâcheté.

La LFM

La Ligue a promis d’apporter "les explications nécessaires à tous", lors d’une conférence de presse prévue ce mardi 1er octobre 2024 à 11h au siège de Morne Tartenson, à Fort-de-France.