Depuis dimanche dernier (24 avril 2022), Port-au-Prince est sous les feux nourris de gangs. Triste constat avec dès les premières heures de la journée, une véritable guerre avec des hommes lourdement armés dans la zone Nord-Est de la capitale haïtienne. La population vit sous la peur en raison de rafales d’armes automatiques de gros calibre.
Nous étions à la maison à 5 heures du matin et nous avons entendu des coups de feu partout. Une situation terrible à vivre. Nous avons évité de mettre le nez dehors. Dans les faits, deux gangs s’affrontaient sans se soucier des habitants du quartier. C’était terrible.
Josépha, une habitante qui a dû fuir sa maison
Une centaine de policiers a été déployée dans cette zone du Nord-Est et notamment autour de Croix-des-Missions sans réussir, pour l'instant, à ramener le calme.
Les hommes de la Police nationale sont confrontés à des gangs qui cherchent à contrôler davantage de territoires. La police multiplie les points de contrôle et autres fouilles pour tenter de mettre fin à cette guerre de gangs.
Face à cette situation de grande violence, des familles ont été contraintes de fuir leur domicile, parfois elles ont été même sauvagement chassées de leurs maisons. Pour certaines, juste le temps d’emporter quelques effets pour se mettre à l’abri.
Pour dire vrai, c’est une catastrophe. A Croix-des-Missions, des cadavres, des tirs nourris sans répit pour nous, des gens se font tuer, des animaux se font tuer. Impossible de vous dire combien sont tombés.
Fritz Joseph, résident déplacé
Selon Les autorités haïtiennes, les combats opposent principalement le gang de "Chyen Méchan" à celui des "400 Mawozo". Le théâtre de ces violences sème la terreur non seulement dans les quartiers du Nord-Est mais également dans le reste de l’agglomération de Port-au-Prince. Selon le dernier bilan, une vingtaine de civils tués et des centaines de blessés.
La communauté haïtienne appelle à un placement du pays en situation d’état d’urgence pour tenter de ramener le calme.
Le constat est clair aujourd’hui, l'administration du Premier ministre Ariel Henry ne peut juguler la violence qui s’installe à travers Port-au-Prince…malgré l'aide de la communauté internationale pour renforcer les services de police.
Et pendant ce temps-là, le chaos perdure avec cette crainte de voir ces combats se déplacer dans d’autres zones de la capitale.