Le Parlement européen comptera-t-il à nouveau un député ou une députée de Martinique ? Il est prématuré d’envisager une telle hypothèse. Nous ignorons encore si des personnalités issues de notre territoire seront placées en position éligible sur telle ou telle liste.
Il s’agit d’une condition nécessaire et suffisante pour que la Martinique dispose d’un représentant au parlement siégeant à Strasbourg. Avec cette précision : nous élisons des eurodéputés français, 81 cette année, parmi lesquels un ou plusieurs natifs de Martinique pourraient figurer.
Le conditionnel est de rigueur. Les listes ne sont pas encore définitives, hormis celle menée par Raphaël Glucksman pour le Parti socialiste et Place publique. Sur cette liste, la première secrétaire de la fédération socialiste, Béatrice Bellay, est en 30e position.
D’autres listes pourraient comporter des personnalités martiniquaises, notamment celles qui sont arrivées en tête lors des précédentes élections de 2019. Ce sera sûrement le cas cette année pour, au moins, celles de Renaissance, de la France insoumise, du Rassemblement national et des écologistes.
Les derniers arbitrages sont en cours
En attendant les derniers arbitrages, il convient de rappeler que quatre personnalités de notre territoire ont siégé à Strasbourg. Leur point commun : elles ont toutes intégré le Parlement européen (PE) à la suite de la démission d’un élu. Ce qui signifie qu’aucune n’a effectué les cinq années du mandat d’eurodéputé.
C’est le cas de Jean Crusol, économiste de haute réputation. Alors que les électeurs français votent en 1984 dans le cadre d’une circonscription unique, il représente la Martinique sur la liste du Parti socialiste conduite par Lionel Jospin. Celui-ci est élu député, puis nommé au gouvernement lors de dernière année de son mandat européen. Jean Crusol le remplace en mai 1988. Il siège une année.
Aucune personnalité de Martinique n’a été membre du PE après les élections de 1989, de 1994 et de 1999. Il faut attendre la 6e législature, commencée en 2004, pour que deux femmes entrent au PE. En mai 2007, Catherine Néris, militante socialiste, remplace Jean-Claude Fruteau. Il conduisait la liste du PS dans la circonscription de l’Outre-mer.
Des remplacements d’élus démissionnaires
Cette année-là, la France est divisée en huit circonscriptions électorales. Les 11 collectivités d’Outre-mer ont droit à 3 sièges sur les 78 dévolus à la France. Élu député de la Réunion en juin 2007, Jean-Claude Fruteau ne peut pas rester à Strasbourg. Il cède son siège à la seconde de la liste. Catherine Néris y reste durant deux années.
Quelques mois plus tard, Madeleine de Grandmaison, militante du Parti progressiste martiniquais (PPM) entre au PE. Nous sommes en novembre 2007. Elle remplace Paul Vergès, tête de la liste Alliance pour l’outre-mer, coalition de plusieurs formations politiques à l’ancrage territorial. Madeleine de Grandmaison est députée européenne durant un an et demi.
Le dernier en date des eurodéputés venus de Martinique est Max Orville. Situé en 24e position sur la liste Renaissance soutenue par le président Emmanuel Macron et conduite par Nathalie Loiseau, il n’est pas élu dans un premier temps. Sa liste emporte 23 sièges. Il doit patienter un éventuel désistement.
Lequel se produira à la faveur du remaniement ministériel de mai 2022. Chrysoula Zacharopoulou est nommée au gouvernement et cède son siège au suivant de liste, Max Orville. Président de la fédération du Modem, il devrait siéger jusqu’au terme de cette 9e législature, en juin 2024, ce qui lui donnera deux ans de présence au PE.