La Martinique possède de sérieux atouts pour conserver son label de réserve mondiale de Biosphère

Paysage verdoyant (image d'illustration).
Plusieurs mois après l'obtention de ce label, une délégation du Comité Français des Réserves de Biosphère a effectué une visite officielle en Martinique. Les éloges sont nombreux, tant les atouts de l'île sont en adéquation avec les exigences pour conserver le titre.

Les membres du Comité français de réserve de Biosphère ont quitté la Martinique la tête remplie de belles images des atouts de l'île. Ils ont achevé mercredi soir une visite de quelques jours (entre le 5 et le 7 juin 2023).

Il y a un an et demi, l’UNESCO a décerné le titre de réserve de biosphère pour l’ensemble du territoire Martinique. L’île fait partie d’un réseau mondial de 700 réserves dont 16, en France. L’occasion pour les responsables nationaux de rencontrer les acteurs du dossier.

Le dossier local se distingue par son ambition. C’est ce qui a surpris les responsables nationaux.

Didier Babin est le président du réseau français des réserves de biosphère.

Ce projet est très ambitieux, c'est ce qui fait son charme et sa force. La Martinique est avec ce projet des pionniers au niveau des Français et de beaucoup de territoire à l'échelle mondiale. Quand nous avons vu ce projet arriver il y a quelques années, nous avons vu à quel point il était fort et ambitieux. C'est la première fois que nous avons une entité géographique comme une grande île et collectivité territoriale dans son ensemble qui prend cet engagement. À côté, il y a la Guadeloupe qui est réserve de biosphère depuis une trentaine d'années sur une partie de son territoire, pour l'instant, lié au parc national. En Martinique, l'ambition est plus grande. La réserve n'a qu'un an et demi et nous voyons déjà les progrès. L'ambition peut servir de modèle. C'est ce que nous avons compris de l'engagement et de la mobilisation des acteurs que nous avons rencontrés.

Didier Babin, président du réseau français des réserves de biosphère

Depuis l’obtention de ce label, les responsables se sont mis au travail. Un plan de gestion comprenant 66 mesures arrêtées par le public et les acteurs de terrains a été établi. Un comité scientifique a été nommé. Mais selon les membres locaux, il reste encore beaucoup à faire.

Une fois que nous avons obtenu cette reconnaissance, nous nous sommes dit que c'est là que tout commence. Il y a énormément de travail. D'abord répondre aux attentes de la population à travers le plan de gestion et des propositions d'actions qui ont été formulées. Il y en a 66 dans cinq domaines : la biodiversité, l'identité culturelle, les activités soutenables, la souveraineté alimentaire et le tourisme responsable, l'éducation à l'environnement et la recherche scientifique. Les commissions sont créées. Elles ont des acteurs qui sont actifs. Ils participent, échangent, font un état des lieux des propositions pour savoir si elles sont faisables ou pas et répondre. C'est un devoir pour nous de répondre aux attentes de la population. Il y va de notre légitimité. Le grand enjeu est que les Martiniquais s'approprient ce titre mondial parce que réserve de biosphère n'est pas facile à expliquer. Il nous faut expliquer tout cela, sensibiliser les personnes, leur faire connaître la réalité des atouts du territoire.

Nathalie de Pompignan la présidente du réseau comité des réserves de biosphère de Martinique
Les représentants français et martiniquais du réseau des réserves de biosphère.