"J'ai acheté du riz, des pâtes, quelques trucs. Je ne sais pas si ce mouvement est sérieux, mais je me suis préparé au cas où". À quelques jours de cette mobilisation du "1er septembre" annoncée depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux, certains consommateurs ont déjà commencé à faire des provisions. Il n'est pas encore question de pénurie dans les rayons pour autant.
Une lettre d'injonction contre la vie chère
L'association Rassemblement pour le Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC972) est à l'origine de cette mobilisation à venir. Afin d'expliquer la démarche à la population, un rassemblement a été organisé dimanche 25 août sur le parking du Palais des Sports du Lamentin. Les trois responsables, Rodrigue Petitot, Aude Goussard et Gwladys Roger ont pris successivement la parole face aux nombreuses personnes qui se sont déplacées.
La vie chère est une souffrance, une triste réalité. Lorsque l'on a deux personnes qui touchent les 40%, qui vivent ensemble et quand ils vont faire des courses n'arrivent pas à remplir un chariot, c'est une réalité. Et l'on n'a même pas envie de savoir comment font ceux des minima sociaux. C'est évident que c'est impossible pour eux. C'est une souffrance qui nous saute aux yeux et que l'on subit tous les jours. C'est cher partout. L'on a tiré des constats depuis 2009 et l'on sait que c'est le point début où le peuple en entier, hommes, femmes, valides, invalides, s'est mis debout pour dire non à une profitation. 15 ans sont passés et les choses ont empiré. À partir du 1er septembre, nous allons entrer en action directe. Notre but n'est pas de sanctionner le peuple parce qu'il l'a déjà été suffisamment. Nous n'allons pas étouffer le peuple pour impacter la grande distribution.
Rodrigue Petitot, dit "Le R", l'un des responsables de l’associationinterrogé par Claude Gratien
Dans cette lutte contre la vie chère, la cible principale est la grande distribution. Une lettre d'injonction a été envoyée aux cinq principaux acteurs du secteur ainsi qu'au préfet de Martinique le 1er juillet 2024. Les responsables de l’association réclament l'alignement des prix sur ceux de l'Hexagone. Au-delà de février 2009, selon eux, il s’agira cette fois de faire aboutir les revendications.
L'on a pu observer qu'il y eut des mesures qui ont été prises à travers le "bouclier qualité prix", les préconisations du Césecém [NDLR Conseil économique, social, environnemental, de la culture et de l'éducation de Martinique], les chèques alimentaires, l'adaptation aux spécificités locales... dans toutes ces préconisations, il y a des observateurs de la population civile et ils sont unanimes, ça ne fonctionne pas. Aujourd'hui l'idée est d'avoir trois axes, aligner les prix sur ceux de la métropole, casser les monopoles qui tuent les petits secteurs économiques de la Martinique et 3, aller casser les exclusivités. Aujourd’hui il y a plusieurs Martiniquais qui souhaitent être de bons acteurs économiques, qui ont fait des études dans le commerce international et français et qui se sont spécialisés dans le droit du commerce, mais l'exclusivité et le monopole empêche toute initiative de la part du peuple.
Aude Goussard, l'une des responsables de l’associationinterrogée par Claude Gratien
Pour l'heure, la forme que prendra cette mobilisation populaire qui doit commencer "à partir du 1er septembre" n'a pas été révélée par les responsables de l'association.