Le 24 novembre 2008, c’est en fait la Guyane qui a allumé la mèche de la contestation, puis la Guadeloupe est entrée à son tour dans la danse le 20 janvier 2009, avant que la Martinique n’embrasse la cause à son tour 2 semaines plus tard, le 5 février 2009.
Dans les trois territoires, les principales revendications de cette "grande grève" concernaient la baisse des prix jugés abusifs sur certains produits de première nécessité comme le carburant et l'alimentation, ainsi qu'une demande de revalorisation des plus bas salaires.
Pénuries et tensions
Ce long mouvement aura aussi été marqué par des pénuries et des rationnements, en particulier dans les commerces qui parvenaient à ouvrir leurs portes et dans les stations-service. Cette situation inédite aura provoqué de multiples tensions. Parallèlement, cette mobilisation sociale aura permis aux "petites" boutiques de proximité d'avoir un peu d'oxygène, tandis que d’autres en ont profité pour gonfler exagérément leurs marges.
Pour Eric Bellemare de FO (Force Ouvrière) et membre du K5F, cette longue vague de protestation contre la "profitation" "a quand même donné des éléments positifs".
Ce mouvement du 5 février quoi qu'on puisse dire, a été un mouvement qui a permis une certaine prise de conscience de la part de la population de notre situation, de la nécessité qu'il fallait faire autre chose, faire autrement, que quelque chose change. Le problème c'est que nous sommes vite retombés dans nos travers (…). Il nous reste encore à faire un certain travail pour que la population comprenne que c'est nous qui devons décider de ce que l’on consomme (…).
Éric Bellemare
"2009 a créé une espérance"
Bon, ce mouvement a donné quand même des éléments positifs. Il y a eu les prix BCB (Prix Baisser Bas), mais il y a encore un travail à accomplir sur les tarifs (…). Cela n'a pas été inutile, car 2009 a créé une espérance quand même.
Éric Bellemare(au téléphone Martinique 1ère de Claude Gratien)
15 ans après…
En Martinique, un accord a été signé le 14 mars 2009. Ce protocole a notamment instauré une hausse de 200 euros sur les plus modestes salaires, profitable à près de 60% des employés du privé.
Mais 15 ans après, la vie est toujours aussi chère dans l’île, idem en Guadeloupe et en Guyane. D’aucuns appellent de leurs vœux "un nouveau février 2009, moins politisé et mieux coordonné".
D’autres s’interrogent encore sur "les effets positifs induits concrètement" par ce long conflit, tandis que d’anciens commerçants ayant mis la clef sous la porte à l’issue de cette période agitée, ne veulent plus entendre parler du K5F.