La noyade de 19 réfugiés vénézuéliens suscite de fortes émotions

Le port de pêche de Guiria au Vénézuela, le point de départ des naufragés.
Les cadavres de 19 Vénézuéliens, adultes et enfants, ont été repêchés en mer. Ils avaient quitté le Venezuela le 6 décembre 2020, direction Trinidad et Tobago. Ils ne sont jamais arrivés. Certains accusent les gardes-côte trinidadiens d’avoir obligé leur embarcation à faire demi-tour.
 
Le week-end du 12 décembre 2020, les images atroces des cadavres d’enfants et d’adultes repêchés en mer sont apparues sur les réseaux sociaux. Elles s’agissaient des corps des 19 personnes dont 7 enfants qui avaient quitté le Venezuela clandestinement le 6 décembre 2020.

Elles sont parties à bord d’un bateau de pêche depuis la ville côtière de Guiria, située au nord du Venezuela. Selon leurs proches, elles se dirigeaient vers Trinidad et Tobago dont la ville la plus proche se situe à seulement 85 kilomètres vers l’est.

La ville de Guiria, avec ses près de 40.000 habitants, est si proches de Trinidad et Tobago qu’on y joue au cricket. Les performances des orchestres de steelpan y sont également populaires.

Selon les dernières communications téléphoniques entre les passagers et leurs proches à terre, l’embarcation a été repérée par un navire des gardes-côte de Trinidad et Tobago. Au lieu de venir en aide aux passagers, les trinidadiens auraient obligé les clandestins à faire demi-tour.
Les gardes-côte de Trinidad et Tobago patrouillent les eaux du Golfe de Paria.
Le week-end du 12 décembre 2020, les 19 corps des occupants du petit bateau ont été repêchés dans la mer par les autorités vénézuéliennes. L’embarcation aurait chaviré près de Boca del Dragon, l'endroit le plus dangereux du Golf de Paria qui sépare le Venezuela et Trinidad et Tobago.

Stuart Young, ministre de l'interieur de Trinidad et Tobago dément les accusations portées contre le garde-côte de son pays.
 

S’il s’agit d’un trafic clandestin d’être humain, il est triste de constater qu’une fois de plus les activités des criminels se soldent par la perte de vies. Je prie pour les familles.

Stuart Young, ministre de l’Intérieur de Trinidad et Tobago.


David Smolansky, homme politique vénézuélien exilé aux États-Unis qui est nommé Commissaire des Migrants et des Réfugiés Vénézuéliens par l’OEA, l’Organisation des États des Amériques, a comparé le flux migratoire dans la Golfe de Paria à celui de la Méditerranée.
 

Les images sont effrayantes. Elles nous rappellent les naufrages qui ont lieu sous d’autres latitudes.

David Smolansky, Commissaire des Migrants et des Refugiés Vénézuéliens de l’OEA.


Le Venezuela et Trinidad et Tobago patrouillent ensemble dans le Golfe de Paria afin de stopper le flux des clandestins qui fuient le Venezuela.
Hashtag pour les victimes du naufrage à Guiria.
Le Golfe de Paria est parsemé de cadavres de Vénézuéliens qui cherchaient une meilleure vie ailleurs. Personne n’est capable de donner le chiffre exact des naufragés.

Les trafiquants maritimes, appelés les "coyotes" transportent les Vénézuéliens soit vers Trinidad et Tobago, soit vers les territoires hollandais d’Aruba, Bonnaire ou Curaçao.