La prolifération du coronavirus déclenche une prolifération de fausses nouvelles

Les fake news concernant le Covid-19 pullulent sur les réseaux sociaux.
L’abondance des fake news sur le virus Covid-19 pose le problème de la solidité de nos institutions démocratiques, surtout que la parole des autorités a souvent été prise à défaut.
Quel est votre canular préféré sur le coronavirus, son apparition, son expansion planétaire et son traitement ? Quelle est la blague sur le sujet qui vous a fait le plus rire ou, au contraire, le plus indigné ? Les sottises entendues à ce propos sont si nombreuses qu’il est impossible de les dénombrer avec précision.

L’Organisation mondiale de la santé y consacre un espace sur son site internet. Plusieurs médias ont monté des équipes de journalistes pour traquer les fake news sur le sujet comme France Télévisions, Radio France, Le Figaro, le Monde ou encore la très austère Agence France Presse, l’AFP. Leur but ? Rétablir la vérité. Vaste chantier, à une époque où les messages des réseaux sociaux ont force de loi.

Un bref florilège de ces fausses nouvelles donne le tournis. Manipuler ou induire en erreur la population est devenu une pratique quasiment professionnelle. Par exemple : « le virus Covid-19 a été mis au point dans un laboratoire ». Une fois, c’est en Chine, une autre fois au Canada, la fois d’après à l’Institut Pasteur. Or, un virus n’est pas une création artificielle et encore moins humaine. Ce micro-organisme vit à l’état naturel et est transmis à l’homme par un animal.
 

Les fausses nouvelles sont innombrables


Une autre idiotie : « les masques sont des nids à microbes inutiles ». Une affirmation s’appuyant sur les déclarations contradictoires du gouvernement. Or, les masques chirurgicaux empêchent la diffusion du virus en arrêtant les postillons. Passons sur les calembredaines du genre : boire de l’alcool, ou du thé chaud, ou de l’eau chaude, ou du jus de citron empêche au virus d’être actif.

Sans conteste, ma sottise préférée est celle de la conspiration mondiale menée par Bill Gates, l’ancien patron milliardaire de Microsoft. Il financerait une vaste campagne de vaccination visant en réalité à implanter une micro-puce électronique sous la peau dont les émissions géolocalisées par satellite permettraient de retracer nos faits et gestes, de deviner nos idées politiques et notre pratique religieuse, ou encore de nous transformer en acheteurs potentiels compulsifs.
 

L’extrême-droite experte dans la sphère numérique


Pourquoi, comment, quand ? Aucune preuve, aucun fait, aucune date, aucun témoignage ne viennent appuyer ce mensonge débile. Un peu partout, surtout dans les pays riches, les thèses conspirationnistes pullulent. Elles sont abondamment relayées par la fachosphère, cette nébuleuse de sites et de blogs par lesquels l’extrême droite s’exprime.

Aux Etats-Unis et en Europe les néo-fascistes et les néo-nazis sont devenus des experts de l’influence par la communication digitale. Nul besoin d’être fasciste ou raciste pour tomber dans le piège de la désinformation qui va de pair avec la défiance envers le politique.

Un phénomène amenant une question : qui doit organiser le débat public dans un monde numérique impossible à réguler ? A une époque où l’intelligence est remise en cause, la survie de la démocratie est en jeu.