La relève est difficile chez les exploitants agricoles de Martinique

Reportage de Delphine Bez et Marc Balssa ©Martinique la 1ère
En Martinique le nombre d’exploitants agricoles a chuté de 18% en 5 ans. Ce triste constat est dû à de multiples facteurs. Peu d’exploitations trouvent un repreneur lorsque vient l’heure de la retraite. Rencontre avec un jeune, qui prend la suite de son père à l’Anse Charpentier à Sainte-Marie. Une transmission de terre et de savoirs, de plus en plus rare. (Re)voir le reportage de Delphine Bez et Marc Balssa.

Tous les jours, Éric, 68 ans, est au champ. Son fils Dimitri, 24 ans, lui emboîte le pas. Sur ses 4 hectares de terre, l'agriculteur a choisi l'arboriculture. En 45 ans de travail, il possède aujourd'hui une grande variété de fruits, des agrumes aux avocats, pommes cannelle et goyaves. Un jardin d'Eden qui ne rapporte guère plus que le SMIC.

Un métier difficile

Pour autant Dimitri s'apprête à prendre la relève. Avec son brevet professionnel de responsable d'exploitation, il mesure sa chance. 

Quand j'étais en formation, il y avait beaucoup de gens qui n'avaient pas de terre et jusqu'à maintenant, ils n'ont pas. Pourtant il y a plus de 20 000 hectares de terre en friche en Martinique. Ce serait bien que l'on puisse les mettre à disposition. Ce sont des terres en friche donc il faut d'abord défricher, replanter et attendre que ça produise pour se dégager un salaire.

Dimitri Kiayilouca, agriculteur à Sainte-Marie

Pour tous les jeunes, les dossiers d'aide à l'installation sont longs et fastidieux à monter. 18 mois minimum sans salaire et sans prêt bancaire.

Si un jeune veut s'installer. S'il a son père, son aîné ou un mentor, il pourra. Mais un jeune qui démarre seul sans rien, c'est le parcours du combattant. Ils lui disent : va t'endetter et après on vient.

Éric Kiayilouca, agriculteur à Sainte-Marie

En Martinique la somme des contraintes se traduit par une baisse inexorable du nombre de producteurs.