La rentrée des acteurs culturels et des artistes en herbe en Martinique à l’agenda

Ravi Coltrane, Nuit de Jazz, Jardins du SERMAC.
Qu’en sera-t-il de la rentrée culturelle cette année ? Ou plutôt, dans quelles directions notre culture va-t-elle s’épanouir ?

La culture martiniquaise a de beaux jours devant elle, heureusement pour nous. Elle demeure vivace, malgré les tentatives d’éradication. Entendons-nous sur le sens du mot culture. Il s’agit de tous les signes exprimant l’inventivité d’un peuple et signalant son originalité. La langue, la cuisine, la manière de vivre, la musique, la danse, la peinture sont autant de ces manifestations permettant de distinguer une communauté par rapport aux autres.

Cette année encore, nous pourrons nous rendre compte du formidable dynamisme de nos acteurs culturels professionnels, certes, mais surtout de nous tous. Car chacun d’entre nous transporte quelques parcelles de notre culture.

Mais en fait de rentrée dans le domaine culturel, c’est de perspectives qu’il faut parler. Cette année encore, chacun pourra s’inscrire à des cours d’initiation ou de perfectionnement dans toutes sortes de disciplines artistiques.

Le Service municipal d’action culturelle de Fort-de-France (SERMAC) n’est plus l’unique structure à dispenser un apprentissage aux arts, sous toutes leurs formes.

Les arts sont autant de signes de la beauté du monde

Son fondateur, Aimé Césaire, avait voulu créer un outil devant infuser au plus grand nombre les rudiments de la démarche et de la création artistique. L’idée de l’ancien maire était que la culture contribue au développement d’un pays. Un demi-siècle plus tard, cette initiative s’est étendue dans plusieurs communes.

Nous ne le savons guère, mais la Martinique est l’un des rares pays de la Caraïbe où existe cette possibilité offerte aux amateurs de devenir des artistes en herbe ou des artistes confirmés. Ce qui contribue à détecter des talents dans tous les domaines.

Moment bèlè au François (Martinique).

Par exemple, nous sommes l’un des rares territoires où coexistent une grande variété de genres musicaux : la tradition rurale avec le bèlè et ses variantes ; la tradition urbaine avec la biguine et ses cousines ; les musiques de danse, avec le zouk, les musiques de jeunes comme le shatta. Sans oublier l’adaptation d’expressions venues d’ailleurs - musique classique européenne, chant lyrique, jazz, salsa, reggae, rap.

La littérature n’est pas en reste. Nos auteurs les plus connus ont de dignes successeurs ayant droit de cité lors des rentrées littéraires et chez les éditeurs parisiens. La culture martiniquaise est connue à l’extérieur par ses écrivains autant que par ses musiciens, danseurs, peintres ou encore par la yole ronde et sa gastronomie.

Initiation de skippeurs à la yole traditionnelle, lors d'une précédente édition de la Transquadra.

Et n’oublions pas la langue, ou plutôt nos deux langues, créole et français. Une richesse que beaucoup d’entre nous sous-estiment. À bien y regarder, rien ni personne ne nous empêche de valoriser notre culture, dans toutes ses dimensions. C’est là que nous pouvons porter une modeste contribution à l’embellissement du monde.