C’est peut-être la définition même du chaos. Un ancien policier devenu chef de gang qui rêve désormais d’un destin politique. Sur son T-shirt on peut lire "dans l’union notre force est là" ou "Vivre ensemble". Mais à la ceinture, Jimmy Cherizier alias "Barbecue" ne quitte jamais son pistolet-mitrailleur.
Sur un air de rara où les armes se mêlent aux instruments, quelques centaines de partisans bravent l’état d’urgence marchent vers le palais national. Le défilé, se dispersera avant de l’atteindre.
"Barbecue" surfe sur la dynamique souverainiste qui anime les masses depuis l’annonce de la communauté internationale sous l’égide du Caricom et des États-Unis de monter un conseil présidentiel de transition avec les principaux partis politiques haïtiens.
Nous ne reconnaissons pas les réunions de la Caricom, nous ne reconnaissons pas les réunions du Conseil de sécurité de l'ONU, nous ne reconnaissons pas les réunions de groupes, nous ne reconnaissons pas les réunions tenues à la Maison Blanche, Le destin d'Haïti nous l’avons déjà dit, il n’est ni dans les corps diplomatiques, il n’est pas dans la CARICOM, il n'est pas à la Maison Blanche, il n'est pas au Conseil de sécurité de l'ONU, le destin d'Haïti est au Palais National à travers Guy Philippe.
Jean Duckens, partisan du chef rebelle Guy Philippe
Les discussions se poursuivent pour la composition du conseil présidentiel de transition censé prendre les rênes du pays.
En attendant, les gangs tentent depuis mardi (19 mars) de prendre le contrôle de plusieurs quartiers huppés de Pétion-Ville où près d’une vingtaine de morts sont à déplorer depuis lundi (18 mars). Les Etats-Unis évacuent leurs ressortissants.
Nous sommes en train d'organiser des vols d'hélicoptères assurés par le gouvernement à partir de Port-au-Prince jusqu'à Saint-Domingue, en République dominicaine, où le personnel du gouvernement américain est présent pour fournir une assistance consulaire. Nous nous attendons à ce que ces mouvements d'hélicoptères fassent plusieurs voyages afin d'essayer d'évacuer autant de citoyens américains que possible aujourd'hui.
Vedant Patel, porte-parole adjoint principal du département d'État américain
Selon un syndicat de police, la résidence du directeur général de la police a été pillée et incendiée. En début de semaine c’était au tour la Banque de la République d'Haïti d’être assiégée par des hommes armés. Aucune institution ne semble en mesure de résister au chaos ambiant.