Lazard Aristide Prudent Saint-Aimé nous emmène à la découverte d’un coin de rivière appelé "Lanba bé". Un lieu où sa mère allait laver ses vêtements et où il aimait pêcher avec ses frères.
Après une petite marche dans un sous-bois nous apercevons la rivière qui coule à un débit réduit en cette période de carême. L’homme traverse le cours d’eau et nous conduit au pied d’un grand fromager sous lequel il y a des "golèt bwa tibonm" au bout desquelles sont attachés des fils de nylon, des bouchons de liège et des hameçons.
Prudent nous raconte que c’est avec ses cannes à pêche rudimentaires qu’il pêche le "lapia" sur place depuis sa plus tendre enfance. Il sort alors des vers de terre d’une bouteille. Il les fixe aux hameçons avant de les mettre à l’eau et de s’asseoir sur une roche pour attendre.
Le septuagénaire aime venir à "Lanba bé". C'est un endroit calme où l’on entend uniquement le chant des oiseaux, le bruit du vent dans la cime des arbres et l’eau qui coule paisiblement. Prudent évacue tout son stress quand il vient ici.
C’est aussi l'occasion de se remémorer des bons souvenirs, lorsqu'il venait se baigner avec ses copains après avoir lavé les "rad kabann" remplis de pipi et les avoir mis à sécher au soleil...Prudent se souvient qu’il venait aussi chercher de l’eau dans cette rivière pour les besoins de la famille, elle était ensuite bouillie pour être consommée.
Aujourd’hui aucun poisson n’a mordu à l’hameçon, mais l’homme repart heureux. L’esprit libre après un moment de détente totale.