Les sanctions concernent l'élite politique haïtienne. D'abord le chanteur et ex-président Michel Marthelly, surnommé "Sweet Mcky qui a dirigé Haiti de 2011 à 2016.
Les deux anciens Premiers ministres visés par ces sanctions qui provoqueront le gel de tous leurs biens détenus au Canada, sont Laurent Lamothe et Jean Henry Céant, a précisé le gouvernement canadien.
"Les personnes sanctionnées profitent directement au travail des gangs et sont associées à un système de corruption" a expliqué Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères lors d'une conférence presse à Djerba en marge du sommet de la francophonie.
Des sanctions similaires avaient été annoncées plus tôt en novembre contre le président du Sénat et l'un de ses prédécesseurs, accusés eux aussi d'avoir des liens avec le crime organisé.
Le Canada a également annoncé plusieurs aides pour Haïti pour un montant total de 16,5 millions de dollars canadiens notamment pour aider le pays à faire face à une épidémie de choléra et à lutter contre la corruption et l'impunité.
Huit millions de dollars seront notamment versés pour répondre aux besoins des populations touchées par la crise sécuritaire, sanitaire et alimentaire.
Cette aide est "nécessaire pour fournir de l'eau, de la nourriture et l'assistance sanitaire nécessaire pour lutter contre le choléra", a expliqué le Premier ministre Justin Trudeau.
Le pays des Caraïbes est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire, politique et l'assassinat du président Moïse a profondément aggravé la situation, avec une emprise de plus en plus forte des gangs.
La population fait également face à une nouvelle épidémie de choléra, trois ans seulement après avoir éradiqué une précédente épidémie de cette maladie qui avait fait plus de 10.000 morts.
Le gouvernement d'Haïti et le bureau de l'ONU à Port-au-Prince ont lancé mi-novembre un appel à lever 145,6 millions de dollars pour faire face à cette épidémie, qui a déjà provoqué la mort de 161 personnes dans le pays.