Plus d'une centaine de personnes a répondu à l'appel du collectif en soutien à Hervé Pinto.
Rassemblés devant le portail de la prison de Ducos, les manifestants scandent inlassablement le même slogan, au son du tambour et de la conque de lambi : "Libérez Pinto !".
Les forces de l'ordre sont également présentes. Des renforts de la gendarmerie ont été envoyés.
La mobilisation va durer 3 heures, sans aucun incident.
25 organisations font partie du collectif qui soutient Hervé Pinto. Il est constitué de syndicats et d'associations, comme le collectif Nou La Gloryé La Vi.
Nous avons un homme qui prend la suite de son père, pour faire valoir ses droits à la propriété. Et nous savons en plus, avec le travail de l'ASSAUPAMAR, qu'il y a plus de 300 dossiers, plus de 300 familles qui se retrouvent dans cette même situation. Et nous pensons qu'il y a une stratégie, derrière tous ces vols de terres, puisque manifestement les dossiers de plainte ont disparu du greffe. Et donc, on est devant un vol manifeste du foncier, à la Martinique.
Maryam, membre du collectif Nou La Gloryé La Vi
Des politiques ont également rejoint la mobilisation, comme le conseiller territorial Francis Carole, chef du Palima (Parti pour la Libération de la Martinique).
Ce n'est pas une question privée. C'est une question politique. Et je vois que ces derniers jours, certains politiciens montent au créneau, en disant que c'est une affaire publique, une affaire politique. Tant mieux. Mais il faut qu'ils aillent jusqu'au bout. Il faut libérer Pinto. Pinto n'a rien à faire en prison. Contrairement à ce qui a été dit, Monsieur Hervé Pinto est un justiciable qui a toujours essayé de s'en remettre à la justice. Mais à chaque fois, il y a eu des difficultés. Et finalement, la victime devient le bourreau, dans cette affaire. C'est vrai qu'il y a les forces de l'ordre. Mais elles ne sont pas casquées, pas de bouclier. Les choses se passent normalement. Fort heureusement, parce que l'objectif, ce n'est pas de provoquer les forces de l'ordre, mais de témoigner de notre revendication de justice, à l'égard d'Hervé Pinto.
Francis Carole
Une nouvelle mobilisation est prévue jeudi matin (4 avril) devant le siège de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) à Plateau Roy.
Hervé Pinto était placé sous contrôle judiciaire, auquel "il a fait preuve de manquement", précise Clarisse Taron la procureure de la République pour justifier son incarcération depuis le 10 mars 2024.
Hervé Pinto est au cœur d'un imbroglio judiciaire dans le cadre d’un litige familial privé lié à des terres qu'il revendique dans la commune des Trois-Ilets.