Rosa-Marie Marie-Luce est engagée dans le collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides. Pour elle c'est un devoir. Sa mère, ses oncles et tantes, tous ouvriers agricoles, sont morts de cancers. Rose-Marie nous emmène sur les traces du calvaire qui a eu raison de ses proches.
Nous avions rendez-vous sur l'habitation Moulin à eau, au Vert-pré sur la commune du Robert. Rose-Marie tenait à nous montrer l'endroit où elle a grandi.
Ce grand champs, aujourd'hui labouré, était une plantation de bananes qu'elle traversait régulièrement. Courant dans les sillons des rangées de bananiers, elle allait rejoindre sa maman, alors épistilleuse. Des souvenirs encore très vivaces dans la mémoire de Rose-Marie...
Ces dures conditions de travail étaient à l'époque le lot de tous les ouvriers de la banane. Des tâches physiques quotidiennes inhumaines, pour toujours plus de rentabilité. C'est d'ailleurs à ce titre que la maman de Rose-Marie et bien d'autres travailleurs dans les champs de bananes devaient épandre des produits chimiques. Ils n'avaient alors pas totalement conscience du danger qu'ils représentaient pour leur propre santé et celle de l'environnement.
Aujourd'hui, Rose-Marie Marie-Luce est membre du collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides. Elle y consacre en moyenne 4 heures par jour, 7 jours sur 7. Sur cette plantation où poussaient des bananiers, la maman de Rose-Marie était donc chargée d'enlever les pistilles (petits végétaux secs au bout de chaque banane), un par un, à la main bien évidemment. Une tâche répétitive qui parfois était remplacée par l'épandage de pesticides ou d'engrais. Des produits phytosanitaires parmi lesquels un certain chlordécone...
La famille de Rose-Marie vit encore en grande partie sur ces terres du Vert-Pré. Ainsi, nous prenons la direction de l'habitation Bouteaud, sur le terrain familiale qui se trouve en plein milieu de terres agricoles.
L'émotion est grande, quand nous arrivons sur l'emplacement de la maison d'enfance de Rose-Marie. Ces morceaux de fondations en pierre en sont les seuls vestiges.
Combien d'ouvriers agricoles ou anciens ouvriers agricoles sont dans cette situation inextricable du fait de l'intransigeance des grands producteurs de bananes, de cannes ou d'ananas?
C'est précisément pour répondre à cette question que le collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides se bat. Rose-Marie et sa vingtaine de collègues bénévoles sont donc sur le terrain tous les jours pour recueillir le maximum d'informations.
Il est vrai qu'une enquête sur l'impact des produits phytosanitaires sur la santé des ouvriers agricoles de Martinique a été réalisée par Santé Publique France. Mais celle-ci, basée entre autres sur les données de la CGSS (Caisse générale de Sécurité Sociale), est restée très confidentielle et ne donne pas de cartographie précise des pathologies de ces travailleurs historiques.
Le travail du collectif est donc primordial afin d'obtenir "réparation" pour toute une frange, parmi la plus vulnérable de la population. Toutes les aides sont donc les bienvenues. Le collectif recherche des bénévoles comme Rose-Marie, même à temps partiel.
Dossier Terres empoisonnées
Travailler dans la banane: un danger à double titre
Ces dures conditions de travail étaient à l'époque le lot de tous les ouvriers de la banane. Des tâches physiques quotidiennes inhumaines, pour toujours plus de rentabilité. C'est d'ailleurs à ce titre que la maman de Rose-Marie et bien d'autres travailleurs dans les champs de bananes devaient épandre des produits chimiques. Ils n'avaient alors pas totalement conscience du danger qu'ils représentaient pour leur propre santé et celle de l'environnement.
Réparer les injustices envers les ouvriers agricoles
Aujourd'hui, Rose-Marie Marie-Luce est membre du collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides. Elle y consacre en moyenne 4 heures par jour, 7 jours sur 7. Sur cette plantation où poussaient des bananiers, la maman de Rose-Marie était donc chargée d'enlever les pistilles (petits végétaux secs au bout de chaque banane), un par un, à la main bien évidemment. Une tâche répétitive qui parfois était remplacée par l'épandage de pesticides ou d'engrais. Des produits phytosanitaires parmi lesquels un certain chlordécone...
Les anciens ouvriers agricoles attendent toujours de pouvoir régulariser leurs situations foncières
L'émotion est grande, quand nous arrivons sur l'emplacement de la maison d'enfance de Rose-Marie. Ces morceaux de fondations en pierre en sont les seuls vestiges.
Combien d'ouvriers agricoles ou anciens ouvriers agricoles sont dans cette situation inextricable du fait de l'intransigeance des grands producteurs de bananes, de cannes ou d'ananas?
C'est précisément pour répondre à cette question que le collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides se bat. Rose-Marie et sa vingtaine de collègues bénévoles sont donc sur le terrain tous les jours pour recueillir le maximum d'informations.
Il est vrai qu'une enquête sur l'impact des produits phytosanitaires sur la santé des ouvriers agricoles de Martinique a été réalisée par Santé Publique France. Mais celle-ci, basée entre autres sur les données de la CGSS (Caisse générale de Sécurité Sociale), est restée très confidentielle et ne donne pas de cartographie précise des pathologies de ces travailleurs historiques.
Le travail du collectif est donc primordial afin d'obtenir "réparation" pour toute une frange, parmi la plus vulnérable de la population. Toutes les aides sont donc les bienvenues. Le collectif recherche des bénévoles comme Rose-Marie, même à temps partiel.