Le dernier budget de l’outre-mer du quinquennat Macron adopté par les députés

L'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris
L'Assemblée nationale a validé mardi 9 novembre 2021 le budget outre-mer pour 2022. Il s’élève à 2,4 milliards d'euros, comme l’année dernière. C’est le dernier budget préparé par l’actuel gouvernement, cinq mois avant l’électio

Les crédits affectés au ministère des Outre-mer représentent 10% seulement des dépenses globales de l’Etat dans ses territoires périphériques. Ces dépenses sont ventilées entre la rémunération des fonctionnaires, les investissements dans les filières de production, l’aide au logement, la sécurité intérieure, la justice, l’éducation, la santé et l’enseignement supérieur.

Ce gouvernement a mis en place de nombreuses actions spécifiques dans le développement économique et dans la transition écologique. Depuis son arrivée, il a changé à plusieurs reprises de perspective pour sa politique de l’outre-mer. Par exemple, il s’est heurté à la virulence de la pandémie aux Antilles, en Guyane et en Polynésie. Ce qui l’a amené à moduler ses investissements pour les réorienter partiellement vers la santé publique.

Le gouvernement s’est également heurté à la persistance de formes archaïques de nos économies. Le ministre, Sébastien Lecornu, a clairement reconnu lors de la discussion du projet de loi, que le dynamisme économique des Antilles est gêné par certains monopoles et certaines pratiques commerciales dépassées. Une forme d’obsolescence, par rapport à notre modernité, qui provoque artificiellement la cherté du coût de la vie.

L’octroi de mer est à revoir

 

Le ministre a également mis le doigt sur l’octroi de mer, qui vient d’être reconduit par l’Union européenne. Cette barrière douanière est en porte-à-faux par rapport aux traités européens, mais semble irremplaçable pour l’heure. Les recettes tirées de cette taxe constituent une part non négligeable des ressources de nos communes.

Il n’empêche, le ministre estime, avec d’autres observateurs, que l’octroi de mer contribue aussi à la vie chère. Il plaide pour ouvrir une discussion sur le sujet, car elle implique une véritable transformation économique. « C’est le dossier majeur des mois et années à venir » a déclaré Sébastien Lecornu devant les députés.

Comparer promesses et réalisations

 

Il ne lui aura pas échappé qu’il convient de se presser. Ce budget est le dernier du quinquennat du président Macron. L’heure est venue de comparer les promesses du début du mandat avec les réalisations concrètes ou les chantiers ouverts. Des objectifs qui tenaient en trois mots : emploi, ancrage régional et croissance verte et bleue.

En français facile, traduire : développer les activités productives en luttant contre le chômage ; insérer nos territoires dans leur voisinage afin de diversifier leurs sources d’approvisionnement et leurs débouchés commerciaux ; donner une réelle impulsion à l’agriculture, à l’aquaculture, à la pêche et aux activités nautiques.

Calendrier électoral oblige, le temps est arrivé pour évaluer la distance entre les paroles et les actes. Ou pour paraphraser l’écrivain américain T.S. Eliot dans son célèbre poème Les hommes creux, voir si entre l'idée et la réalité, entre le mouvement et l'acte, il y a, ou pas, un quelconque écart.