Il n’y a pas vraiment de rentrée dans le domaine de la santé, puisqu’il n’y a pas de sortie, ni de trêve. En revanche, en cette période où les autres secteurs d’activité reprennent leur rythme habituel après la pause des grandes vacances, nous pourrions espérer que la situation s’améliore dans la prise en charge médicale de la population.
Un défi complexe, comme le montre l’actualité, avec la saturation des services des urgences des hôpitaux. Un pic d’activités s’expliquant par l’épidémie de dengue, la résurgence du Covid, la multiplication des malaises chez les plus fragiles, notamment nos aînés, à cause de la chaleur étouffante et de la brume de poussières.
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Cette affluence s’explique aussi par le fait que nous en avons pris l’habitude depuis une trentaine d’années de contourner la disparition des médecins de garde et des dispensaires communaux au profit du gros hôpital du quartier La Meynard. Cette situation est-elle sur le point d’être modifiée ?
Les réponses, simples sur le papier, ne sont pas aisément applicables. Que l’hôpital travaille en concertation avec les médecins libéraux semble évident. Mais avec la pénurie dans plusieurs spécialités, l’avenir est sombre. Mal répartis et insuffisamment nombreux, les médecins peinent à satisfaire les besoins d’une population légitimement exigeante.
Des attentes légitimes de la population
Si nous vivons aujourd’hui plus longtemps, plus nombreux et mieux portants que les générations précédentes, dans le même temps, les attentes envers le système de soins ne cessent de grandir. Ce qui implique quelques réorientations.
Par exemple, vers la médecine préventive, afin d’éviter que nos pathologies récurrentes - diabète, obésité, hypertension artérielle, conséquences de la surexposition aux pesticides - ne prennent le pas sur nos vies. Un autre axe de progrès est amené à se développer, celui de la médecine environnementale.
Elle consiste à mieux prendre en charge les personnes rendues malades du fait de leur mode de vie. Nous en prenons lentement le chemin, car une autre manière de soigner suppose aussi un autre parc hospitalier. Or, il manque 200 millions d’euros aux 450 millions déjà prévus pour reconstruire certaines structures et en réhabiliter d’autres. La gouvernance de la Collectivité Territoriale de Martinique nous certifie qu’elle s’attelle à relever ce défi. Décidément, aucune trêve n’est possible dans le domaine de la santé.