La réalisatrice, Rachelle Salnave a saisi des images de lutte de deux institutions caribéennes l’une basée en Haïti et l’autre en Guadeloupe. La première est l’école de cinéma, aujourd’hui disparue en Haïti, et l’autre est le centre culturel de Pointe-à-Pitre, abandonné et occupé par des artistes en Guadeloupe.
Quand les artistes de deux régions font de la résilience
Dans un contexte de bouleversements politiques et de défis sociaux, des artistes Guadeloupéens et Haitiens se battent pour préserver leur espace créatif et leur liberté d’expression. Le film "L'art partout les moyens nécessaires" met en exergue la question de la liberté, à travers les histoires d’artistes.
En Haïti, d’anciens diplômés de "l’Artist Institut", une école de cinéma réputée demeure désormais les gardiens de l’héritage laissé par un cinéaste et philanthrope américain. Dans le même temps, en Guadeloupe, le Centre des Arts et de la Culture à Pointe-à-Pitre demeure un symbole de résistance avec des artistes de la localité qui réutilisent l’espace abandonné pour en faire un lieu dynamique.
Liberté, indépendance, artistique, souveraineté culturelle
À travers une série d’interviews intimes et d'images captivantes, Rachelle Salnave emmène le spectateur dans les méandres et la complexité, des notions d’autonomie, d’identité culturelle et d’indépendance artistique, l'invitant à réfléchir.
Rachelle Salnave ne fait pas dans le détail, en allant au tréfonds des choses, se pose la question profonde des régions Haïti et Guadeloupe (héritages coloniaux), sur le sens du mot liberté dans la lutte permanente pour la souveraineté artistique et culturelle.
Qui est Rachelle Salnave, la réalisatrice des "sans voix" ?
Rachelle Salnave, née à Harlem de parents haïtiens exilés à l’époque du président Duvalier. Elle a grandi dans ce quartier de New-York. Sa mère a étudié en France puis aux États-Unis, tandis que son père a rejoint le pays à 18 ans pour travailler.
Malgré l’éloignement, ses parents ont toujours gardé en mémoire les traditions tout en transmettant l'héritage culturel à leurs descendants.
La cinéaste est un chef de file culturel reconnu, passionnée par la justice sociale. Elle utilise le cinéma comme outil de changement. Au cours des deux dernières années, elle s’est consacrée à documenter les expériences des artistes en Haïti et en Guadeloupe, mettant en lumière les défis auxquels ils sont confrontés pour préserver leur patrimoine.
Rachelle Salnave, spécialiste du documentaire, possède une grande expertise. À son actif, le film "Harlem's Mart 125 : The American Dream", 1er prix au festival mondial du film documentaire en 2010, ou en 2016, le film "La Belle vie, The Good Life" nominé et primé dans différents festivals à Boston, à Philadelphie et à New-York. En 2022, le film "Madame Pipi" est primé meilleur documentaire au festival Nouveaux regards en Guadeloupe.
Produite par Haïti international Film Festival créée en 2015, une plateforme présentant des films de qualité sur la richesse mosaïque culturelle de la diaspora haïtienne, "L’art par tous les moyens" de Rachelle Salnave met en valeur la préservation des espaces artistiques.
Il est projeté ce samedi 17 Août 2024 au Barnsdall Gallery théâtre à 14h 45, à Los Angeles en Californie, dans le cadre "d'Haîti international Film Festival".