Le maire de Fort-de-France appelle à une réponse urgente de l’État face à l’escalade de la violence

Didier Laguerre maire de Fort-de-+France
Le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, s'est exprimé ce mardi 5 novembre, après les homicides survenus dans la nuit du 3 au 4 novembre à Rivière-Roche. Il a adressé un message aux Martiniquais et a exhorté l'État à agir pour endiguer la violence qui touche l’île.

Didier Laguerre a d’abord exprimé son soutien aux familles des deux jeunes victimes, âgées de 15 et 18 ans, et aux enfants blessés lors de l'attaque. Il a également manifesté sa solidarité envers les riverains de Rivière-Roche, et souligne que "les habitants, témoins et victimes de cette violence, ont besoin d’un accompagnement et d’un soutien".

Pour aider la population à surmonter ce traumatisme, une cellule d’écoute et de soutien psychologique a été ouverte. Ce dispositif, mis en place par les services municipaux, mobilise également les élus locaux et des professionnels du SAMU pour venir en aide aux habitants durement affectés par ce drame.

Une "violence liée au trafic d’armes "

Qualifiant ces homicides de "crime odieux", le maire a mis en lumière le fléau grandissant de la violence armée en Martinique, et appuie sur le lien entre ce phénomène et le trafic d’armes sur l’île. Selon Didier Laguerre, cette violence est une réalité à laquelle les Martiniquais sont de plus en plus exposés. Il a déploré le manque de moyens, malgré les demandes répétées adressées à l’État pour renforcer la sécurité des Martiniquais.

Les Martiniquaises et les Martiniquais ont le droit de vivre tranquillement chez eux, de pouvoir se déplacer, aller travailler et évoluer sans risquer d’être la victime d’actes hyper violents perpétrés par des armes à feu.

Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France

Des moyens insuffisants face à l’ampleur du phénomène

L’élu de Fort-de-France a souligné que malgré des annonces récentes de l’État – l’installation de radars et de drones pour surveiller les côtes, ainsi que quelques renforts policiers – ces mesures demeurent insuffisantes pour endiguer la violence. Didier Laguerre estime qu’une réponse plus ciblée est nécessaire.

Ce n’est pas avec des CRS ni des gardes mobiles que l’on assurera la sécurité au quotidien des Martiniquais, mais avec des moyens d’investigation, de police, et de justice adaptés.

De nombreuses armes à feu sont en circulation en Martinique.

La Martinique au cœur des routes du narcotrafic

Didier Laguerre a également rappelé que la Martinique, située sur les routes du narcotrafic reliant l’Amérique du Sud à l’Europe, est confrontée à une violence accrue, en raison du trafic de stupéfiants. Une commission d’information parlementaire récente a d’ailleurs souligné l’impact de ce phénomène en Martinique et en Guadeloupe.

Pour le maire, l’État doit impérativement assumer sa responsabilité et apporter une réponse proportionnée à l’ampleur de cette crise sécuritaire.

Un appel à une prise de conscience collective

S’adressant aux Martiniquais, Didier Laguerre appelle à une prise de conscience individuelle et collective. "Ce combat appelle à une prise de conscience individuelle et collective, ça ne correspond pas à nos valeurs de solidarité, de respect, de tolérance, de dialogue", a-t-il insisté.

Une démarche auprès des autorités nationales et européennes

Didier Laguerre a annoncé qu’il écrira au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur pour exiger une politique de "zéro tolérance " en Martinique, semblable à celle prônée dans l'Hexagone. Il prévoit également d’interpeller les acteurs de quartier pour sensibiliser et prévenir les violences locales.

Enfin, à la fin du mois, le maire de Fort-de-France participera à un Conseil européen, où il compte exposer la réalité martiniquaise, marquée par une "propagation et banalisation de la violence liée au trafic de stupéfiants". Par cette initiative, l’élu espère que la situation de la Martinique sera mieux reconnue sur la scène nationale et européenne, et que des mesures concrètes seront prises pour y répondre.