Le monde porte de fortes attentes après l’élection de Joe Biden

Le président américain Joe Biden signe ses premiers décrets dans le bureau oval de la Maison blanche, à Washington (Etats-Unis), le 20 janvier 2021.

Le nouveau chef de l’exécutif étasunien a été officiellement investi dans ses fonctions mercredi 20 janvier 2021. Que pouvons-nous attendre, ici comme ailleurs, du 46e président des États-Unis ?

Ici comme dans le monde entier, nous guettons avec impatience la pacification des relations internationales et la réduction des risques de conflits armés fomentés ou entretenus par les USA. Plus près de nous, dans notre bassin caraïbe, nous attendons l’arrêt des mesures de rétorsion envers les gouvernements et les peuples du Vénézuéla et de Cuba.

Ici comme ailleurs, nous attendons que les Etats-Unis réintègrent l’Accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement du climat signé par tous les États en 2015. En somme, le monde entier attend que le gouvernement des États-Unis renoue avec l’esprit de responsabilité envers la planète qu’implique le rang de première puissance mondiale.

Il reste à savoir si la déception ne sera pas au rendez-vous d’ici quatre ans. Nous nous souvenons des espoirs suscités par l’élection de Barack Obama, puis de son échec relatif sur plusieurs réformes non engagées. Certains analystes prétendent que certains de ces échecs expliquent partiellement la victoire de son successeur.

Le démocrate Joe Biden a toujours mis un point d’honneur, durant sa longue carrière de 40 années de vie politique, à se positionner à la frontière entre les deux grands blocs progressiste et conservateur. Le risque est grand d’une nouvelle série de désillusions. Comme on dit à Washington : "Wait and see !"

Un stratège adepte assidu du compromis

 

Si comme tout bon Américain, il est partisan de l’économie libérale (ou capitaliste) qui provoque d’immenses dégâts humains et environnementaux sur la planète, il souhaite commencer son mandat avec de louables intentions. Ne serait-ce que par un affichage symbolique en nommant à son gouvernement des experts reconnus, des jeunes et des séniors, presque autant de femmes que d’hommes, et plusieurs personnalités issues des minorités ethniques.

La vice-présidente Kamala Harris coche toutes ces cases : femme, 20 ans de moins que le président, mère indienne et père jamaïcain, professionnelle de la justice. Une bonne dizaine de membres de l’exécutif sont natifs ou originaires de Porto Rico, Cuba, République dominicaine, Jamaïque ou Haïti.

Un gouvernement à l’affichage symbolique

 

L’affichage est d’autant plus méritoire que les Caribéens d’origine ne représentent seulement qu’environ 1% de la population des Etats-Unis, environ 3 millions de personnes. Ceci est-il de nature à annoncer un virage vers une politique intérieure égalitaire et une politique internationale équilibrée ? Les attentes sont fortes de la part de la plupart des gouvernements, ceux de notre archipel aussi.

Vu de Martinique, les relations économiques et humaines avec les États-Unis étant réduites à leur plus simple expression (quelques milliers de touristes dans les deux sens, quelques dizaines d’étudiants et d’universitaires, une balance commerciale quasiment nulle), nous resterons également attentifs à la transformation promise des États-Unis, après des années de brouillage de l’image que nous avons traditionnellement de ce pays et de ses dirigeants.