La loi sur la sécurité globale a été largement adoptée par les députés. Elle n’a pas fini d’être contestée, surtout son article qui permet de poursuivre en justice ceux qui diffusent les images des policiers et des gendarmes dans le but de leur nuire.
Comment comprendre cette volonté de nos gouvernants de limiter la liberté de la presse et, au-delà, la liberté d’opinion ? Qu’est-ce qui amène ce jeune président, élu sur une promesse de tourner le dos à "l’ancien monde politique" d’oser ce que les gouvernements les plus autoritaires de la Ve République n’ont pas réussi ? À savoir renforcer l’arsenal répressif envers ceux qui contestent sa politique ou certaines de ses décisions.
Si un organe de presse ou un citoyen diffuse l’image d’un policier ou d’un gendarme "dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique", il risque un an de prison et 45 000 euros d’amende. Or, il n’existe aucune définition juridique de cet usage malveillant supposé. C’est le premier problème éthique posé par cette loi inutile. Le second problème est de savoir si un gouvernement doit élaborer une loi chaque fois qu’une revendication corporatiste s’exprime, comme celle-ci, portée par des syndicats de policiers.
Si la loi était déjà en vigueur, il n’y aurait pas eu d’affaire Benalla. Collaborateur de l’Elysée, il a été filmé en train de frapper en compagnie de policiers des manifestants gilets jaunes. Il n’y aurait pas eu non plus d’affaire Kéziah. Ce jeune militant antichlordécone a été roué de coups lors de son arrestation par six gendarmes mobiles devant le commissariat de Fort-de-France.
De nombreux observateurs, dont des militants des droits humains, des organisations non gouvernementales, des avocats, des syndicats de journalistes et les dirigeants d’une soixantaine de rédactions - dont celle de France Télévisions - ont alerté les députés sur le risque de censure sous-jacente contenue dans l’article 24 de la loi sur la sécurité globale. En pure perte.
Cette loi a été motivée par le souhait du gouvernement et de sa majorité "d’améliorer la qualité de l’information". Dans les faits, de dissuader les médias de diffuser des reportages et des analyses risquant de déplaire au pouvoir. La fausse naïveté de certains députés et du ministre de l’Intérieur croyant qu’ils peuvent, par une loi de circonstance, définir les contours de la vérité officielle, fait peine à voir.
Le Parlement n’a pas compris qu’imposer par la loi des limites à la diffusion de l’information porte atteinte à la liberté d’expression du citoyen consacrée dans la loi du 29 juillet 1881. Un comble, dans le pays qui a permis que cette notion devienne universelle. Comme si le quinquennat, commencé sous les auspices du libéralisme, est en train de sombrer dans l’autoritarisme.
Si un organe de presse ou un citoyen diffuse l’image d’un policier ou d’un gendarme "dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique", il risque un an de prison et 45 000 euros d’amende. Or, il n’existe aucune définition juridique de cet usage malveillant supposé. C’est le premier problème éthique posé par cette loi inutile. Le second problème est de savoir si un gouvernement doit élaborer une loi chaque fois qu’une revendication corporatiste s’exprime, comme celle-ci, portée par des syndicats de policiers.
Si la loi était déjà en vigueur, il n’y aurait pas eu d’affaire Benalla. Collaborateur de l’Elysée, il a été filmé en train de frapper en compagnie de policiers des manifestants gilets jaunes. Il n’y aurait pas eu non plus d’affaire Kéziah. Ce jeune militant antichlordécone a été roué de coups lors de son arrestation par six gendarmes mobiles devant le commissariat de Fort-de-France.
Pas d’affaire Benalla ni d’affaire Kéziah
De nombreux observateurs, dont des militants des droits humains, des organisations non gouvernementales, des avocats, des syndicats de journalistes et les dirigeants d’une soixantaine de rédactions - dont celle de France Télévisions - ont alerté les députés sur le risque de censure sous-jacente contenue dans l’article 24 de la loi sur la sécurité globale. En pure perte.
Cette loi a été motivée par le souhait du gouvernement et de sa majorité "d’améliorer la qualité de l’information". Dans les faits, de dissuader les médias de diffuser des reportages et des analyses risquant de déplaire au pouvoir. La fausse naïveté de certains députés et du ministre de l’Intérieur croyant qu’ils peuvent, par une loi de circonstance, définir les contours de la vérité officielle, fait peine à voir.
Le Parlement n’a pas compris qu’imposer par la loi des limites à la diffusion de l’information porte atteinte à la liberté d’expression du citoyen consacrée dans la loi du 29 juillet 1881. Un comble, dans le pays qui a permis que cette notion devienne universelle. Comme si le quinquennat, commencé sous les auspices du libéralisme, est en train de sombrer dans l’autoritarisme.