Le patrimoine religieux martiniquais est un bien commun et coûteux

L'archevêché de la Martinique
330 bâtiments composent le patrimoine religieux martiniquais. La majorité des biens proviennent de legs de personnes vivantes ou disparues. Pour conserver ce patrimoine, l'église a besoin des fidèles. Il reste encore des efforts à faire pour sa valorisation.

Le temps de la réparation est venu pour les victimes de faits de pédophilie dans l’église catholique. Les évêques réunis à Lourdes ont décidé lundi 8 novembre 2021, de créer une commission spéciale pour indemniser les victimes. Cela passera par la vente de quelques patrimoines des églises de France.

Mais quels sont les moyens matériels de cette institution ? C’est l’occasion de faire le point sur le patrimoine de l’église catholique de Martinique.

office religieux dimanche dimanche 28 mars 2021, église du Robert

Le patrimoine religieux se compose de 330 bâtiments. La majorité des biens proviennent de legs de personnes sur des décennies voire sur plusieurs centaines d'années.

Ces dons de terrains pour la plupart ont été utilisés pour construire des pastorales, édifier des églises, construire des presbytères pour abriter les prêtres. Des salles paroissiales ont été érigées pour que les jeunes puissent apprendre la catéchèse et des chapelles sont sorties de terre afin que les habitants des quartiers puissent se retrouver dans des petites communautés ecclésiales.

L'église a pris donc soin de conserver ce patrimoine, souvent classé, qui possède d'abord une valeur spirituelle, symbolique et pas forcément financière. 

 

Les gens lèguent parce qu’ils aiment l’église, ils aiment Dieu, ils prient, ils donnent à l’église de quoi propager la bonne nouvelle, leur foi et veulent prolonger cet effort qu’ils ont fait de leur vivant pour donner à l'église les moyens de sa pastorale demain.

 

C’est un acte d’amour et nous avons l’obligation de respecter la volonté du donateur. Aucun n'a fait de don pour que nous récoltions des loyers. Il n’y a pas eu de réserves foncières dans le diocèse en vue de faire des biens de rapport comme un immeuble avec des loyers par exemple.

 

L’intégralité du patrimoine c’est du patrimoine 100% ecclésiale. On ne peut donc pas chiffrer une église, vouée à faire des sacrements.

 

Hervé Lordinot, économe diocésain

 

 

L'église du Sacré-Coeur de Balata à Fort-de-France.

Pour Hervé Lordinot, ces biens de l’église n’ont pas de valeurs réelles mais ont un coût. Ce patrimoine de 330 bâtiments demande de l'entretien, de la réparation et d'être assuré. Il y a une nécessité pour l’église de mobiliser son budget pour entretenir ce patrimoine.

Par exemple, l’église de Sainte-Thérèse qui est fermée, cela représente entre 4 et 6 millions pour sa réparation. Les travaux de l'église de Balata sont de l’ordre de 6 millions d’euros. Ça chiffre tout de suite. Donc l’église demande à ce qu’il y ait des personnes qui continuent de s’engager car il faut entretenir ce patrimoine.

 

 

L'Église catholique demande l'aide de chacun de ses fidèles, pour prendre soin de ce bien commun. 80% du patrimoine inscrit en Martinique est religieux.