Le réalisateur Patrick Baucelin, passionné d'histoire et de patrimoine

Connaître notre histoire pour mieux appréhender l’avenir est une démarche légitime entreprise par le réalisateur martiniquais Patrick Baucelin. Il tourne actuellement le film : "la couleur de l'esclavage".

Le thème de ce film traite de l'esclavage. "Pour répondre au besoin de main-d'œuvre dans ses colonies, l’Europe déporte vers la Caraïbe des millions de captifs africains. En quatre siècles, ils sont plus de 15 millions à traverser l’Atlantique, (déracinés de leur pays dans le but de travailler dans les plantations, et exploités pour fabriquer du sucre à l’enrichissement des colons", rapportent les historiens.

Le réalisateur relate la vie au quotidien sous le système esclavagiste. Les scènes reconstituées sont si proches de la réalité, quelles peuvent choquer...

C'est une nécessité de connaître notre histoire, il s'agit de se l'approprier et de la transcender. L’action se passe entre le 17e et le 18e siècle en Martinique. "La couleur de l’esclavage" relate la vie des esclaves depuis les cales des bateaux négriers, jusqu’aux habitations dans les îles.

Patrick Baucelin - Réalisateur

Un réalisateur passionné de patrimoine

Né en 1957 à Fort-de-France, Patrick Baucelin est fasciné par l’image dès sa prime jeunesse. Il suit sa voie et devient photographe amateur. En 1981, il monte son studio de production, le Studio Pat et durant plusieurs années,  travaille à la commande et à la réalisation de  films promotionnels, institutionnels et publicitaires.

J'ai voulu être utile à mon pays. L'espace Pat se composait d'un studio d'enregistrement, d'un plateau de tournage et d'une salle de projection d'une contenance de 110 places. Notre Martinique possède des atouts qu'il faut valoriser, d'où ma décision de produire mes propres documentaires sur notre patrimoine et sur la Caraïbe.

Patrick Baucelin -Réalisateur

Auteur, producteur, scénariste, réalisateur, amoureux et défenseur du patrimoine de la Martinique et de la Caraïbe, il a dû se battre sans cesse pour être reconnu.

Le déclic s’est produit en 1987, lors du 3e festival international du film et du livre médical à Paris, il obtient sa première récompense internationale le "Caducée d’Or", pour "Vè ou konnet ?" un film sur la prévention liée au problème des parasitoses en Martinique.

"La persévérance et la qualité de mon travail sont des atouts" répète-t-il. Il est aujourd'hui considéré comme un légitime représentant du cinéma caribéen.

Récompenses pour des films patrimoniaux  

Depuis 3 décennies, Patrick Baucelin a le mérite de produire ses propres documentaires de mise en valeur de l’histoire, de la culture et du patrimoine martiniquais et caribéen. Quelques unes de ses productions diffusées dans les festivals internationaux ont été primées. 

"La Martinique" (22 mn) sorti en 1999, a décroché plusieurs Award de l’excellence aux Usa. "Les églises de Martinique" (2007), documentaire de 52 mn a reçu plusieurs Award (Arizona, Ohio, Dallas, Kentucky), tout comme "les secrets des forteresses des caraïbes" (2012), primé en Utah, Californie, New York, Kentucky et 1^er prix en Guyane.

En 2013, son film  sur "le costume traditionnel de l’esclavage à la grand robe", a décroché plusieurs distinctions : Award de bronze, d’argent, d’or, de platine, en Californie, Texas et en Indiana.

En 2018, "les secrets de forteresses 2", fut à la sélection officielle du film indépendant à Rome en Italie ainsi qu’au festival panafricain de Cannes.

Patrick Baucelin tourne chaque dimanche depuis plusieurs semaines, "la couleur de l'esclavage" dont le dernier coup de manivelle est prévu au premier trimestre 2023.