Maître Ursulet, qui conteste les faits, sera jugé pour viol commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction.
Ancien associé de Jacques Vergès et avocat du tueur en série Guy Georges, Me Ursulet est accusé par une avocate, âgée alors de 23 ans, de lui avoir imposé des pénétrations digitales vaginales alors qu'ils se trouvaient seuls à son cabinet.
Elle effectuait alors un stage dans le cabinet parisien de Me Ursulet, dans le cadre de sa formation. Après cet épisode, elle avait mis fin à son stage.
Lui conteste les faits.
Dans son ordonnance d'octobre 2023 consultée par l'AFP, la juge d'instruction soulignait que l'avocat, "conscient du pouvoir que lui confère sa fonction de maître de stage et sa réputation d'avocat pénaliste reconnu par ses pairs", avait mis en place avec sa stagiaire "une relation alternant proximité, réprimandes et compliments", échangé des messages évoquant "la domination" et "s'est insinué dans (sa) vie intime".
Selon la magistrate, "ce qui semble être apparu pour la partie civile comme un jeu ou une connivence maîtrisable, n'apparaît en fait que comme un stratagème mis en place par le mis en examen afin de la surprendre".
Il "a fini par la contraindre à un acte sexuel non consenti", une scène de viol décrite de "façon circonstanciée et constante" par la jeune femme, soulignait la juge d'instruction.
"C'est une décision importante mais qui n'est pas surprenante. Cet arrêt va dans le sens de la gravité des faits subis par ma cliente. Celle-ci attend maintenant ce procès avec sérénité", a réagi l'avocat de la plaignante, Me Thibault Laforcade.
D'abord témoin assisté, Alex Ursulet avait finalement été mis en examen en novembre 2021. Sollicités jeudi par l'AFP, ses avocates Me Marie Burguburu et Fanny Colin n'ont pas réagi.
Me Ursulet avait fait appel de sa radiation fin 2019 du barreau de Paris, ce qui lui permettait de continuer d'exercer.
La cour d'appel de Paris a décidé en avril 2022 d'attendre l'issue de la procédure pénale avant de se prononcer sur cette radiation.