Le secrétaire général de l’ONU soutient une intervention militaire en Haïti

Samedi 1er juillet 2023, Port-au-Prince, Haïti. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unis.
Ce samedi 1er juillet 2023, pendant une escale de quelques heures en Haïti, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies a réitéré la nécessité d’une intervention des forces internationales pour stopper la violence et l’insécurité dans le pays.

Lors d’une conférence de presse tenue à la fin d’une brève visite de quelques heures en Haïti, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres estime que la situation en Haïti mérite une attention "urgente et soutenue."

Sans une amélioration de la situation sécuritaire, il sera impossible de résoudre la crise politique et de mettre en place les élections qui auraient dû avoir lieu depuis 4 ans.

Pendant les quelques heures passées sur le terrain, le secrétaire général affirme avoir ressenti "l’épuisement de la population qui vit trop longtemps dans des crises à répétition et dans des conditions de vie insoutenables."

Seule une intervention des forces externes peut rétablir de l’ordre en Haïti où on estime que les gangs contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince.

Je continue d'exhorter le Conseil de sécurité à autoriser le déploiement immédiat d'une force de sécurité internationale robuste qui viendrait assister la Police nationale d’Haïti dans la lutte contre les gangs. Et j’appelle la communauté internationale à être prête à donner suite à cette décision du Conseil de sécurité que je désire.

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies

Son discours conforte la position d’Ariel Henry, Premier ministre par intérim d’Haïti depuis 2021. En octobre 2022, il a officiellement fait appel à une intervention internationale dans son pays.

Haïti, Ariel Henry, Premier ministre par intérim.

Une initiative sans unanimité

Le journal online d’Haïti, AlterPresse a assisté à une conférence de presse tenue par plusieurs organisations politiques, civiles et syndicales sous l’égide de "Konbit òganizasyon politik, sendika ak popilè yo."

Le peuple haïtien n’a pas besoin d’occupation, mais plutôt de solutions durables à la crise de criminalité. Il nous faut de l’accompagnement pertinent.

Konbit òganizasyon politik, sendika ak popilè yo (AlterPresse)

Pour d’autres, une telle intervention sera "une trahison" du peuple haïtien.

Le Canada s’y oppose également. Au sein du conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine et la Russie ont exprimé des réserves par rapport à un déploiement international.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La Caraïbe veut le dialogue

Ce lundi 3 juillet, 2023, Antonio Guterres a atterri à Trinidad et Tobago pour participer aux festivités des 50 ans de la Communauté Caribéenne, la Caricom dont Haïti est membre.

La Caricom s’est engagée dans des pourparlers avec les partis politiques haïtiens pour trouver une solution à la violence et à la crise politique.

De gauche à droite, Phillip Davis, Premier ministre des Bahamas et président de la Caricom, Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque et Ariel Henry, Premier ministre par intérim à Haïti.

Anthony Blinken, secrétaire d’État des Etats Unis sera également présent. Pendant les célébrations, Haïti devrait être au centre des préoccupations de la région.