Le spécialiste des sociétés esclavagistes, Fréderic Régent, échange sur la décolonisation avec des élèves de Martinique

La décolonisation ne fait pas partie du programme d’histoire des classes de 3^e. Frédéric Régent a souhaité montrer aux élèves le côté sombre de cette période de l’histoire de France.

Les élèves ont pu regarder le film documentaire "Décolonisations, du sang et des larmes" qui évoquait les actes de répressions violentes et meurtrières de la France pour conserver son empire colonial après la Seconde Guerre mondiale.

La colonisation, c’est comme si quelqu’un vient chez toi, ouvre ton réfrigérateur, mange ce qu’il veut et te demande de faire le ménage. Ensuite, on te dit ce qu’il faut planter dans ton jardin et on t’informe que la totalité de ta production sera exportée.

Fréderic Régent, maître de conférences en Histoire à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

La guerre en Algérie et les luttes des colonies africaines pour l’indépendance ont été réprimées par la France avec une férocité acharnée.  

La France voulait surtout continuer à exploiter les sous-sols de ces colonies riches en pétrole et en métaux précieux. Tous les moyens étaient bons pour maintenir le contrôle. Des massacres, des mensonges, des manipulations et la mise en place de marionnettes à la tête des pays censés être indépendants.

Les collégiens ont appris les identités des dictateurs mis en place par la France pour protéger ses intérêts en Afrique.

Ils ont montré un grand intérêt pour le parcours professionnel de Fréderic Régent. Ancien professeur des collèges pendant 7 ans, il a toujours pris en compte les interrogations des jeunes.

Les élèves me demandaient quelles étaient les conditions des enfants pendant l’esclavage. Et je n’avais pas forcément pensé à cette question au départ. Aujourd’hui, j’ai sorti un ouvrage sur l’esclavage, écrit pour les enfants, donc il faut que je vienne les rencontrer.

Fréderic Régent  

Les interventions de Fréderic Régent se poursuivront toute la semaine dans différents établissements scolaires, à Saint-Pierre, à Fort-de-France et à Saint-Joseph.