La pièce se déroule dans un cimetière. La scène est parsemée de croix. Les danseurs et les membres de la chorale sont habillés dans des couleurs sombres.
C’est une ambiance pesante où chacun fait état de ses douleurs. Ça commence par une seule voix qui pleure son chagrin.
Les spectateurs voient et entendent les profondeurs de la tristesse. Les pas de danse sont poétiques et énergiques, même quand ils suggèrent des actes de cruautés.
Les chants sont d’une beauté à porter les âmes.
Dans ce tourment de souffrance, raconté par la danse et la chanson, on comprend progressif à une vie sous différentes formes. La résilience se met en marche.
La pièce qui a traversé la brutalité d’une pandémie est un puissant témoin de la mort.
On n’a pas besoin de comprendre les paroles car les chanteurs et les danseurs parlent un langage universel, celle de l’émotion et du ressenti.
Le chorégraphe sud africain Gregory Maqoma, a créé Cion : Requiem du Bolero de Ravel il y a 6 ans.
Le compositeur Nhlanhla Mahlangu, a adapté le Boléro de Ravel pour la pièce. La musique est tissée dans les performances des chanteurs et des danseurs surtout portés par l’unique caisse claire qui est fidèle à la composition d’origine et qui cède la place aux sonorités "beat-box" reproduites par la Chorale Gospel de Soweto.
La précision rythmique des pas de danse, les chants qui suit l’intensité et parfois la tranquillité des émotions, obligent les spectateurs à rester éveillés et concentrés.
La pièce est inspirée d'un roman
La pièce est un processus de deuil qui prend son inspiration dans le livre intitulé Cion de Zakes Mda, écrivain, poète et dramaturge sud-africain.
Cion c’est l’histoire de Toloki, un pleureur de veillées, qui arrive aux États-Unis et retrouve la trace des nègres marrons, ses ancêtres.
Toloki découvre le parcours de ses aïeuls vers la liberté. Les chemins qu'ils ont empruntés pour échapper aux plantations sont tissés dans les couvertures.
Ces symboles sont même repris dans les couvertures portées par les danseurs dans la pièce.
Chanson pour la Martinique
À la Martinique, après la performance, la Chorale Gospel de Soweto a rajouté une touche inédite pour le public en chantant, en créole, "Ansamn", l’hymne de la Martinique. C'était une marque de respect envers le territoire.
La Chorale, accompagnée d’un tambouyé a clôturé la soirée avec d'autres chansons d’Afrique du Sud.