Les acteurs du BTP se battent pour la survie de leur métier

La fronde du BTP de la Martinique à l'adresse des pouvoirs publics
Les acteurs du BTP estiment qu'ils n'ont aucune garantie de sauver leurs entreprises de la crise, à cause des "dysfonctionnements" de la commande publique. Ils se manifestent dès aujourd'hui (25 avril) par une campagne d'affichage sur la voie publique.
Ce qui devait arriver est en train de se produire, le BTP a bien vécu la période des grands chantiers grâce à la commande publique de l’État ou des collectivités locales entre 2010 et 2015 (TSCP, plateau technique du CHUM, construction de la nouvelle usine d’Edf, extension du port de Fort-de-France), mais aujourd’hui les grands chantiers sont achevés et l’activité du BTP est très réduite en raison de l’absence, pour l'instant, de nouveaux projets et "à cause des donneurs d’ordre qui ruinent nos entreprises", nous déclare un chef d’entreprise en colère et Forent Grabin, animateur d'un mouvement écologiste et chef d'entreprise du BTP.

Quand le bâtiment va, tout va ! 

Les patrons du BTP* et leurs salariés, rappellent que "c'est la commande publique à plus de 80 % qui est la locomotive de l’économie martiniquaise". Malgré la poursuite du dialogue avec l'État et les collectivités locales, les acteurs du BTP estiment qu'ils n'ont aucune garantie pour sauver leurs entreprises à cause des "dysfonctionnements" de la commande publique. "Depuis des années il s'est installé un dysfonctionnement qui a atteint son paroxysme", dénonce un autre chef d’entreprise. Il cite entre autres :

* L’attitude des collectivités et des societés d'HLM accusées de sous-évaluer des offres pour trouver les prix les plus bas.

* la pérennisation du maintien du moins-disant dans la mise en concurrence, au détriment du mieux-disant. Les entreprises du BTP savent pourtant que le contexte est défavorable aux collectivités, ne serait-ce qu’à cause de la baisse des dotations de l’État depuis 2015.
 

Demande d’une relance de l’activité...

Le monde du BTP poursuit son réquisitoire en affirmant que ces pratiques génèrent de la perte dans les bilans des entreprises qui ne parviennent plus à payer leurs charges sociales et fiscales et ne peuvent donc répondre à des marchés.

"Nous demandons aux hommes politiques de respecter leur signature, que l'on arrête ces pratiques qui font augmenter le chômage. Pour relancer l'activité il faut mettre en place tout le programme de projet structurant pour la Martinique que nous réclamons depuis des années". Le BTP s'adresse à l'État qui n'a plus depuis longtemps les moyens de sa politique et notamment à la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) qui s'intalle et ne peut pas tout faire à la fois. Autant dire que le dialogue risque d'être court...
* Le secteur du BTP représente près de 8 000 emplois directs et indirects, selon les chiffres du syndicat des entrepreneurs du BTP en Martinique. Le syndicat qui ajoute qu'au cours de ces dix dernières années, sur 1200 adhérents à la caisse des congés payés, il n'en reste plus que 700...