Les citoyens investissent volontiers la scène politique

Promeneurs sur le front de mer à Fort-de-France (illustration).
Une nouvelle initiative citoyenne de rénovation de la vie politique est en train de se monter, par une équipe réunie autour du Professeur Charles-Nicolas. Depuis un an, les associations First Caraïbes et Crifondo ont lancé avec l’UNESCO l’opération "Martinique : 36 heures pour demain".
Imaginer notre futur : qui en a la possibilité et la légitimité ? Une nouvelle initiative du Professeur Charles-Nicolas permet de poser la question. Le projet "Martinique : 36 heures pour demain"  a pour objectif de mobiliser la population dans toutes ses composantes pour imaginer la Martinique de demain en partant  "d’une réflexion approfondie sur ses enjeux économiques, environnementaux et sociétaux".

En langage décodé : chacun de nous, vivant au pays ou en dehors, est invité à formuler des propositions et donner son avis pour un mieux-vivre collectif. "Annou fè-y !" est le slogan et le marqueur de cette nouvelle initiative citoyenne. Elle n’est pas la première du genre.

Par exemple, Miguelle Hilaire et son association Stand Up 972 a clos son cahier de doléances sur internet pour parvenir " à un mieux-être physique, mental et social des Martiniquais". Dans un registre voisin, rappelons le but de l’association Alé Viré, faciliter le retour au pays des jeunes qualifiés. Des jeunes partis ou restés ailleurs, faute pour eux de trouver à s’insérer chez eux.
 

Des initiatives en dehors des circuits habituels


Ces trois opérations partent du constat dressé par les listes citoyennes présentes aux élections territoriales de 2015 et, surtout, aux élections municipales de 2020. A savoir que les citoyens peuvent et doivent se prendre en mains sans tout attendre de la puissance publique, ni des formations politiques.

Ces citoyens sont persuadés qu’ils peuvent porter leur pierre à l’édifice de la construction d’un nouveau projet pour la Martinique. Et cela, sans passer par le chemin obligé des formations politiques. Ni par la case obligée des élections.

Des démarches privilégiant la participation collective, les ateliers de co-construction citoyenne, ou encore la démocratie participative. Il s’agit d’impliquer le plus grand nombre, ou encore toutes les composantes de la population, dans un consensus non politicien.

Sommes-nous face à une nouvelle façon de faire de la politique ? Assistons-nous à une rénovation de la pensée et de l’action politique traditionnellement réservée à des cercles restreints ? La proximité des élections territoriales devrait nous donner quelques indications à ce propos.