Les élus martiniquais veulent restaurer la langue créole dans sa dignité

Les élus de l'Assemblée de Martinique.
Le créole deviendra-t-il bientôt langue officielle de la Martinique ? C’est le souhait de la majorité de la Collectivité de Martinique dont les élus se réunissent en session plénière mensuelle jeudi 25 et vendredi 26 mai 2023. Pourtant, rien n’est joué.

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Renforcer la vitalité de la langue créole passe, selon le président du conseil exécutif de la CTM, par deux opérations complémentaires. Serge Letchimy milite tout d’abord pour la reconnaissance d’un nouveau statut pour notre langue. Elle doit être élevée au rang de langue officielle, à côté du français, précise-t-il.

Nos élus étant majoritairement autonomistes, indépendantistes ou souveranistes, cette proposition sera certainement adoptée. Il se peut que ce vote n’aille pas au-delà de la salle de délibérations Camille Darsières. L’État ne tolère pas une autre langue officielle que le français, comme le stipule l’article 2 de la Constitution.

Pour preuve, depuis 2013, le principe de la co-officialité de la langue corse a été adopté par les élus du territoire. Tous les gouvernements ont systématiquement ignoré cette décision politique et symbolique.

Deux initiatives complémentaires pour la langue

En revanche, une autre initiative de la CTM a toutes les chances de prospérer. Une convention avec le rectorat de l’académie est en voie de finalisation pour que les élèves disposent d’enseignements sur la connaissance de notre patrimoine culturel et sociologique, au sens large.

Il s’agit de renforcer la connaissance de la culture, des arts, de l’histoire et de la biodiversité du territoire. Ce qui passe aussi par l’apprentissage du créole et en créole. Comme l’écrit Serge Letchimy dans son rapport introductif, "la collectivité souhaite contractualiser avec l’État, et singulièrement avec le ministre de l’Education nationale un plan de développement de l’enseignement de la langue et de la culture créole dans l’académie, pour rendre obligatoire l’enseignement de la langue et son usage en tant qu’outil pédagogique".

Un souhait qui sera soumis à l’assentiment des parents d’élèves. Le président du conseil exécuif souligne enfin, que le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, "sera en Martinique au mois de juin prochain, pour la signature de cette convention". Ce qui serait inédit.

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