Le département d’immigration et des douanes des États-Unis (ICE) continue d’ignorer la demande de 2022 des Nations Unies de cesser les expulsions des Haïtiens vers leur pays d’origine dans le contexte actuel d’insécurité.
Ce jeudi 31 août 2023, plus de 60 Haïtiens ont été placés sur un vol d’expulsion à l’aéroport de la Louisiane, en direction de Port-au-Prince.
Il s’agit du deuxième vol d’expulsion pour le mois d’août.
Le département d’immigration américain (ICE) a même publié une vidéo sur son compte Twitter pour se vanter de son efficacité à expulser les illégaux vers leurs pays d’origine.
Les Haïtiens expulsés par les autorités américaines arrivent dans leur pays d’origine dans un contexte anarchique. Les gangs contrôlent la quasi-totalité des axes routiers de la capitale Port-au-Prince.
Les organisations caritatives condamnent ces actions. Elles estiment que les États-Unis jouent un double jeu.
Une violation des droits de l’homme
Depuis septembre 2021, les organisations caritatives ont pu confirmer l’expulsion de près de 25 000 Haïtiens à bord de 247 vols en provenance des États-Unis.
En janvier 2023, l’administration américaine avait inclus Haïti dans un programme intitulé "Humanitarian Parole", une exception humanitaire, qui permet aux Haïtiens résidant légalement aux États-Unis à parrainer des compatriotes qui arrivent sur le sol américain.
Aujourd’hui le Comité des Nations-Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) s’est déclaré profondément préoccupé par les expulsions collectives d’Haïtiens sans avoir évalué les besoins de protection de chaque individu, notamment les femmes enceintes et les mineurs non accompagnés.
Le Comité demande une suspension formelle des expulsions des Haïtiens compte tenu de la situation dangereuse dans leur pays. Il est impossible d’assurer la sécurité et le bien-être des personnes renvoyées en Haïti.
Le CERD est également interpellé par les allégations de violations des droits de l’homme et d’abus commis à l’encontre des Haïtiens retrouvés sur les frontières ou hébergés dans les centres de détention de migrants.
L’augmentation des discours de haine et des violences racistes ou xénophobes a été signalée à l’encontre des Haïtiens y compris de la part de personnalités publiques et des acteurs politiques.