Le mécontentement gagne les habitants du Macouba, dans le nord de l’île, faute d'un distributeur automatique de billets (DAB) dans la ville. Pour avoir de l’argent en liquide, ils sont obligés de se rendre dans les communes voisines, comme Basse-Pointe ou le Lorrain.
Cette situation est d'autant plus pesante, "surtout lorsqu’on est privé de véhicule" font observer certains usagers. À Grand-Rivière, autre agglomération voisine, il existe un appareil mais celui-ci serait "souvent en panne".
C’est compliqué, très compliqué. Il y a des gens qui vont à Basse-Pointe, moi je dois aller à Sainte-Marie et je suis obligée de prendre le bus.
On est contraints d’aller à Basse-Pointe ou à Grand Rivière et parfois ces guichets ne fonctionnent pas. Donc on va au Lorrain. Or, on préfère avoir de l’espèce en main, pour dépenser moins.
C’est un gros problème. Et pour certaines opérations, on va à Sainte-Marie… c’est loin. Il faut avoir un distributeur sur place, car la population augmente.
Réactions d’habitants au micro de Xavier Chevallier
Le nombre d’automates en baisse en Martinique
Dans son rapport annuel économique de 2022, l’IEDOM (Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer) confirme un taux d’équipements en baisse dans l’île.
En 2022, la Martinique compte 131 guichets permanents et 304 guichets automatiques. Sur l’année, ces nombres ont respectivement diminué de 1 et 9 unités. Sur longue période, la tendance est significativement baissière, comme au niveau national. Les différents réseaux bancaires rationalisent leurs coûts, ce qui se traduit par des regroupements d’agences, ou par la suppression des automates dont le rapport coût/bénéfice n’est pas favorable.
Rapport IEDOM Martinique 2022(page 174)
La carte bancaire a la cote
Il faut dire que l’utilisation de la carte bancaire sans contact s’est intensifiée chez les consommateurs, notamment durant la pandémie de Covid-19. Cette alternative est possible jusqu’à 50 euros, sans parler de la flambée des achats sur internet. Beaucoup d’utilisateurs mettent aussi en avant le fait que manipuler des espèces en public peut par exemple attirer l’attention de voleurs à l’arraché ou de pickpockets.
Mais les macoubétins semblent encore attachés à la monnaie de papier, d’où leur souhait de voir l’installation d’un DAB dans leur commune, mais également "pour des raisons pratiques".
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