Ils résident à la porte d'entrée de la ville de Fort-de-France et quand ils mettent des banderoles au balcon, elles se voient tout de suite et par le plus grand nombre. Les locataires de la "résidence de la Pointe" en face de la tour Lumina, affichent leur mécontentement sur leur balcon.
Leur action, visible de tous les passants, est selon eux le résultat d'un manque de communication avec leur bailleur, la "SIMAR". Depuis de nombreux mois, ils souhaitent avoir des réponses à leurs problèmes et notamment à la panne de l'ascenseur qui dure maintenant depuis 1 mois.
Des locataires sans réponses à leur besoin
Dans cet immeuble où vivent des personnes âgées, certaines sont handicapées. Et un jour sans ascenseur est un jour de trop. Céline est dans ce cas, elle a 86 ans et habite seule dans son appartement au quatrième étage.
En 17 ans, elle a vu son logement se dégrader. Céline n'est pas exigeante. Son intérieur est simple et propre. Avec son âge avancé, elle a des difficultés à marcher. Elle a besoin de soins à domicile, mais depuis la panne d'ascenseur, les visites des infirmiers ne sont pas régulières et cela se ressent sur sa santé. Elle sort difficilement de chez elle grâce à des prestataires spécialisés pour des visites médicales.
Je ne sors plus, sauf pour mes visites médicales et c'est difficile de monter et descendre l'escalier. Sans mon kinésithérapeute, c'est mon fils qui me masse, mais ce n'est pas pareil.
Céline LarcherLocataire au 4e étage de la résidence de la Pointe
Outre l'ascenseur, elle a besoin d'un aménagement particulier de sa salle de bains pour pouvoir se doucher en toute sécurité par rapport à son handicap.
Au fur et à mesure de notre progression, nous sommes interpellés par d'autres locataires de l'escalier "Nid d'abeilles" de la "Résidence de la Pointe".
Marie Line vit au 5e étage, avec son mari. Elle fait aussi partie des premiers locataires de la résidence. Ce qui l'inquiète, c'est sa sécurité. Le cadre de sa porte d'entrée est très rouillé, elle craint qu'il ne cède et que son appartement soit ouvert à n'importe qui. D’autant plus que des errants déambulent parfois dans l'immeuble.
Nous avons fait toutes les démarches pour que ce soit réparé et nous n'avons obtenu aucunes réponses jusqu’à présent.
Marie Line SorbéreLocataire au 5e étage de la résidence de la Pointe
Les cas de Céline et de Marie Line ne sont qu'une partie des problèmes relevés mercredi soir (6 décembre 2023) par les locataires de la "résidence de la Pointe".
Réunis en collectif, il faut selon eux, prendre en compte aussi des carences dans la sécurité de l'immeuble à cause de la porte d'entrée défectueuse et du manque d'extincteur à chaque étage.
Le collectif relève, la défaillance de l'isolation phonique des appartements, qui n'est plus adaptée à l'évolution du trafic autour de l'immeuble, mais aussi les infiltrations d'eau dans le parking au sous-sol et bien d'autres maux encore, nous signale les locataires.
Le bailleur présente ses excuses et s'engage
La Simar, propriétaire de l'immeuble, ne nie pas les difficultés rencontrées par les locataires et reconnaît, par ailleurs, le déficit de communication régulière avec ses clients et cela malgré les affichettes dans les couloirs signalant les travaux en cours. Il y a la réfection de la cage d'escalier avec une nouvelle peinture. L’étanchéité de certaines parties de l'immeuble, dont les cages d'ascenseur et la mise en place en cours d'interphone.
"Des centaines de milliers d'euros ont déjà été engagées", indique le directeur de la Simar. Concernant le plus urgent, l'ascenseur défaillant, la réparation prendra du temps à cause des délais d'acheminement des pièces pour le réparer. Ainsi, la Simar s'engage :
Nous mettrons en place un système de portage de course à domicile, nous lançons à ce sujet un appel aux entreprises intéressées.
Bruno RibacDirecteur Général de la Simar
Par rapport à la communication avec ses clients, la Simar fait des propositions, en plus des remontées qu'elle peut avoir avec le gardien de l'immeuble, elle mettra en place une méthodologie d'échanges avec une régularité à définir avec les locataires.
Il y aura des locataires témoins qui nous feront remonter leurs demandes et nous améliorerons tout ce qui peut l'être.
Bruno RibacDirecteur Général de la Simar
Un rendez-vous est prévu entre les locataires et la Simar dans les jours prochains pour mettre à plat l'ensemble des revendications. Certaines auront une réponse favorable rapidement, d'autres non. À charge au bailleur de trouver les bons mots pour faire patienter ses clients qui s'organisent en attendant pour "des actions plus incisives".