Plus de 200 professionnels de la mer sont mobilisés au centre-ville de Fort-de-France ce lundi matin (11 janvier 2021). Ils dénoncent la modification du décret de navigation avec de nouvelles normes pour les distances parcourues. Ils souhaitent être reçus par un représentant de l'État.
"Respekté maren péchè" pouvait-on voir sur la banderole tenue par les professionnels de la mer. Plus de 200 marins-pêcheurs de Martinique ont répondu à l'appel lancé par Olivier Marie-Reine, le président du Comité Régional des Pêches et des Élevages Marins ce lundi 11 janvier 2021.
Ils ont été rejoints par le syndicat des marins-pêcheurs des époux Adémar, le collectif citoyen du sud, le secrétaire du syndicat CSTM et quelques personnalités politiques (Fred Lordinot, conseiller territorial ou Joaquim Bouquety, ancien maire de Grand-Rivière, Maurice Antisite sénateur ou encore Garcin Malsa ancien maire de Sainte-Anne).
Dès les premières lueurs du jour, ils étaient rassemblés sur le front de mer du centre-ville de Fort-de-France. Puis le cortège s'est rendu au Fort-Saint-Louis afin de rencontrer le responsable de la Marine Nationale. Après plusieurs heures d'attente, sans succès puisque la délégation n'a pas été reçue, les pêcheurs ont décidé d'aller à la préfecture.
Finalement une délégation composée de 11 personnes a été reçue en Préfecture peu après 11 heurres ce lundi 11 janvier 2021.
Un nouveau texte de loi
Au coeur de leur revendication, deux points principaux.
D'abord, la modification du décret national qui fixe les règles en matière de sécurité en mer. Cette modification fait passer les yoles à moteur des marins pêcheurs de la catégorie 4 à la catégorie 3. Conséquence: plus d'exigence en matière de matériels de sécurité. Ils sont donc, depuis le 1er janvier 2021, verbalisés.
En effet, selon les marins-pêcheurs, depuis quelques semaines, "la gendarmerie maritime fait la chasse aux pêcheurs en leur expliquant que leurs embarcations ne sont pas aux normes pour aller au large".
Mais ils dénoncent également la destruction de leurs DCP (Dispositifs de Concentration de Poissons).
Deuxième revendication: la fusion de l'URSAFF et de leur caisse de retraite (ENIM) pour obtenir l'unique "titre social" nécessaire à l'obtention de l'autorisation de travailler, fournie par la sécurité sociale (CGSS). C'est la fameuse DSN (Déclaration Nominative Sociale), entrée en vigueure le 1er janvier 2021.
Problème, les marins pêcheurs de Martinique sont pour la plus part artisans. Ils sont rarement en capacité financière de payer leurs cotisations sociales. La fameuse URSAFF (Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales). Ils bénéficiaient jusqu'au 1er janvier 2021 d'une forme de tolérence. Avec ce nouveau décret imposant la DSN, nombre de marins pêcheurs se retrouvent sans emploi puisque sans autorisation de travailler.