Murielle Gâteaux et son époux sont spécialisés dans les produits maraîchers. Ils tentent en vain de faire pousser leurs productions sur cette parcelle de terre située au quartier Micolo à Case-Pilote. Depuis plusieurs mois, leur production est en souffrance à cause du trop faible débit d’eau.
Nous avons déjà la chance d’avoir un terrain sans chlordécone. Nous pouvons planter des patates, des ignames, tous ce que nous voulons. Mais malheureusement nous avons encore un problème d’eau. Il faut nous trouver une solution pour nous les agriculteurs parce qu’on souffre trop.
Murielle Gateaux, agricultrice
De mémoire de Pilotins, des bassins situés en amont de l'exploitation ont été réalisés par de véritables génies de la profession. Ils permettent de capter l’eau en plusieurs bassins et d’irriguer les différentes parcelles agricoles du quartier.
Mais aujourd’hui, la vue imprenable du Nord-Caraïbe est très convoitée. Les propriétaires ont bénéficié du déclassement de ces terres agricoles et ont réalisé des branchements d’eau destinés aux agriculteurs. Face à cette situation, la municipalité de Case-Pilote a entrepris la fermeture de ces réseaux.
Il y avait dans le secteur, tout le long de la route, des gens qui avaient bénéficié d’autorisation de permis de construire mais qui n’avaient pas d'eau. À l'époque, on leur avait permis de se brancher sur cette canalisation spéciale agriculteurs. Ensuite, l’eau est arrivée et depuis que je suis maire, depuis 2008, je me suis trouvé confronté à des situations un peu délicates. Des gens qui avaient l’eau gracieusement, qui était l’eau agricole, et bien entendu, leur dire qu’on coupait l’eau ce n'était pas quelque chose qu’ils acceptaient facilement.
Ralph Monplaisir, maire de Case-Pilote
Au prêcheur, c’est la même situation. L’activité des exploitants agricoles est à l'arrêt.
Depuis quatre mois, nous n’avons pas une goutte d’eau. Depuis quatre mois, les agriculteurs du Prêcheur ne mangent pas et ne boivent pas.
Un agriculteur
Ces problématiques ont été exposées lors d’une réunion de concertation à l’Espace Samboura au Prêcheur avec différents partenaires.
Il nous est apparu effectivement qu’il y avait un problème de dialogue, de communication, d’information et aussi de traitement et de suivi des dossiers. D’où l’idée d’organiser une sorte de face à face sur des questions collectives entre les services concernés, les organisations et nos petits exploitants agricoles avec l’association qui est partenaire de cette opération. Mais, après cette confrontation collective sera également suivie d’une rencontre individuelle d’agriculteurs.
Marcellin Nadeau, député
Enfin, les retraites, les charges sociales et bien d’autres points ont été abordés. Le député Marcellin Nadeau s’engage à se faire le porte-parole des petits agriculteurs auprès du gouvernement.