"Nous n'avons jamais diminué l'investissement dans le BTP," a affirmé Serge Letchimy lors de la rencontre avec les acteurs du secteur.
Cependant, les entreprises locales du bâtiment ne perçoivent pas cette augmentation, dont le montant serait, selon le Président du Conseil Exécutif (PCE), compris entre 330 et 340 millions d'euros cette année.
C'est justement cette absence de visibilité qui est à l'origine de leur mobilisation. La semaine dernière, la CTM avait reconnu que 42 millions d'euros seraient payés dans les mois à venir. Une réponse qui n'avait pas satisfait les acteurs du BTP, lesquels ont obtenu du PCE de nouveaux engagements.
"Nous travaillons pour réduire la chaîne de paiement qui est trop longue également pour donner de la lisibilité aux entreprises "
Serge LetchimyPrésident du conseil exécutif de la CTM
Des avancés pour des futurs engagements
Cette nouvelle rencontre n'a pas tout réglé, mais elle a permis de reprendre le dialogue dans une atmosphère plus constructive, se félicite Jean-Yves Bonaire, secrétaire général de la Fédération Régionale du Bâtiment et des Travaux Publics (FRBTP). Immédiatement, des marchés déjà attribués et financés vont démarrer. À court terme, les deux parties travailleront ensemble pour améliorer la visibilité des projets à venir.
Cette réunion a permis de fixer des dates de rencontres pour arrêter des engagements et cela commence dans deux jours. Un protocole sera signé la semaine prochaine
Jean-Yves Bonaire
"Un changement de logiciel" pour relancer le BTP
Serge Letchimy précise que la commande publique ne peut être la seule à financer le BTP. Les privés ont leur responsabilité à prendre : "Ils n'investissent pas suffisamment, nous les inviterons pour les inciter à le faire" pour développer le partenariat public-privé (PPP).
Un autre argument avancé par le président de la CTM est le manque d'engagement de l'État. Pour lui, "il faut changer le logiciel". La collectivité, par exemple, ne peut pas supporter l'investissement nécessaire pour la restauration de certaines structures hospitalières.
Le financement de l'Etat est insuffisant, comme en Guadeloupe il doit financer à 100% et d'un coup, la rénovation de l'hôpital Pierre Zobda Quitman.
Serge LetchimyPrésident du conseil exécutif de la CTM
Une attente du PCE qui risque de rester lettre morte tant que l'Assemblée nationale n'est pas formée et qu'une majorité favorable à cet important financement n'est pas en place. En attendant, les engagements de l'État resteront inchangés.