La cérémonie a commencé par la remontée des cercueils de ces deux robertins vers l'autel et par un salut aux drapeaux des anciens combattants venus rendre hommage à un des leurs.
Puis le prêtre commença l'homélie en parlant de la mort, de la vie, de l'espérance de Dieu, et de la foi.
Fernand Bellemare, l’ambassadeur d’honneur de la Yole de Martinique
Né le 4 janvier 1921 au Robert d’une fratrie de 5 enfants (3 garçons et 2 filles). Après des études primaires au Robert, il a commencé très jeune à découvrir les rudiments de la pêche.
Sa volonté d’apprendre et son expertise ont fait de lui un charpentier de marine et un spécialiste de la construction de yoles.
Un homme engagé intègre et défenseur de justice
Cette volonté de justice, Fernand Bellemare l’a acquise dès sa prime jeunesse. Il s’engage sous les drapeaux lors de la deuxième guerre monde mondiale (1939-1945). Il est affecté au service du matériel comme spécialiste de l’entretien des pneumatiques.
Le 6 avril 1944, dissident, il quitte sa terre natale pour la nouvelle Orléans (Etats-unis). Il suit des formations à fort Cook, Fort Dix et New York avant de rejoindre l’Afrique Française du Nord. Il a combattu et servi à Alger, Marseille, Laudun. Il est démobilisé en février 1946.
Un militant sportif et culturel
À la sortie de la guerre, il crée une association d’anciens combattants au Robert et fonde l’association de foot "la solidarité de Lestrade".
Il évolue aussi au sein du club de foot US Robert
Il ne s’éloigne pas de la mer. Il aime et vit la yole. Il construit sa première yole, qu’il baptise "Floride". Cette yole barrée par Frantz Ferjules écume les courses dans les années 60, avec un grand Fernand Bellemare coursier tacticien.
Ce père de 7 enfants (4 garçons-3 filles) était un visionnaire. La cité Lacroix lui doit la création du club bouliste et le boulodrome. Il a été également à l’origine de la création de l’école de pêche de Trinité.
À 101 ans, Il était l'ambassadeur de la yole de Martinique à l'UNESCO.
Reinette Huyghues Cadrouce, un transporteur populaire toujours disponible
Né au Robert en 1935, d’une fratrie 8 enfants, Reinette Huyghues Cadrouce a fait ses classes dans la commune. Très jeune, il s’intéresse à la mécanique, il obtient son permis en 1958 et à la sueur de son front achète son premier taxi sur la ligne Fort-de-France - Robert.
Il s'est rapidement fait un nom. Le transporteur décide de jouer la carte de la proximité,. Ill avait choisi de sillonner les quartiers de la commune : Augrain, Moulin à vent, Chapelle Villarson, Pointe lynch, Beauséjour, Bois Désir, Vert-pré, etc…
Reinette Huyghues Cadrouce prenait plaisir à aider la population, comme il prenait le temps de discuter avec ses enfants (9 dont 6 de sa famille recomposée).
Reinette était affectueux, doux et aimable. Il n’offensait pas une fourmi. Il était la gentillesse personnifiée, avec toutefois une grande lucidité
Mathilde - son épouse
À 86 ans, le transporteur a tiré sa révérence et réalise un autre voyage
Après l’homélie du diacre, Fernand Bellemare et Reinette Huyghues Cadrouce ont été conduits à leur dernière demeure. Le Robert pour le yoleur Fernand Bellemare, et le François pour le transporteur Reinette Huyghues Cadrouce.