Les salariés d’Air Guyane et d’Air Antilles refusent l'une des offres de reprise d'activité impliquant l'ancien PDG

Avion ATR Air Antilles à l'arret
Selon l’intersyndical des salariés d’Air Antilles et d’Air Guyane, Eric Koury serait en grande partie responsable de la liquidation judiciaire des deux compagnies aériennes. L’intersyndical souhaite que la justice tranche en faveur d’un autre repreneur.

L’intersyndical d’Air Guyane et d’Air Antilles a été surpris par la décision du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre le 21 septembre 2023.

Parmi les deux offres pour la reprise de Caire, maison mère des deux compagnies aériennes composées de 300 salariées, celle du groupe CAFOM a été mal reçue.

Le groupe CAFOM, spécialiste de l’ameublement, propose une reprise d’Air Guyane et d’Air Antilles Express avec une majorité des 296 salariés.

Le gros problème c’est qu’Éric Koury fait partie de l’organisation. Il serait conseiller opérationnel de la CAFOM.

L’intersyndicale estime qu’Éric Koury est responsable de la liquidation judiciaire de Caire, la mauvaise gestion des compagnies aériennes et la création d’une dette de 90 millions d’euros.

De plus, la CAFOM veut fermer la base à la Martinique et licencier les 53 salariés.

L’autre offre retenue par le tribunal vient de la Cipim (holding du groupe Edeis, gestionnaire de 16 aéroports) et de la collectivité de Saint-Martin. Cette offre porte uniquement sur la zone des Antilles, avec 120 des 218 salariés.

La compagnie Air Guyane n’est pas concernée

Une offre de Guyane Fly pour le périmètre guyanais, avec 78 salariés, n’a pas été retenue par le tribunal de commerce.

La Collectivité Territoriale de Guyane a pris note de cette décision.

Si jamais l’offre de la CAFOM est retenue, la Collectivité pourrait bien dénoncer la Délégation de service public aérien (DSP) et retirer les aides à Air Guyane.

Dans un courrier au ministre des Outre-Mer, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville, a rappelé les raisons pour lesquelles la Collectivité soutenait l’offre de Guyane Fly.

L'implication de la Collectivité Terrioriale est arrivée trop tard estime l'intersyndical. Le tribunal de Pointe-à-Pitre a déjà tranché. Malgré l’avis favorable du CSE Caire et le DGAC, Direction générale de l’aviation civile, le parquet s’interrogeait sur la capacité de Guyane Fly à trouver un assureur.

Depuis plusieurs semaines, l’intersyndical d’Air Guyane et d’Air Antilles demande l’implication des responsables politiques de Martinique, Guadeloupe et de la Guyane afin de barrer la route à la CAFOM qui ne sera rien d’autre qu’un retour aux ordres d’Éric Koury.

Le sort de Caire, maison mère d’Air Guyane et d’Air Antilles Express, patron de près de 300 salariés avec une desserte aérienne vitale pour la région Caraïbe, sera prononcé par le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre de Guadeloupe vendredi 29 septembre 2023.