Le collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides poursuit sa grande enquête. Hier, dimanche 18 octobre 2020, il organisait une matinée de recensement au Morne Rouge. Les travailleurs de la banane surtout étaient venus nombreux raconter leur rude labeur.
Ils s'étaient donné rendez-vous chez un membre du collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides. Le quartier Zobéïde, au Morne-Rouge paressait bien calme et pourtant !
Sous les masques de rigueur, des histoires si douloureuses sont racontées. Celles des travailleuses et travailleurs de la banane beaucoup. Aujourd'hui il ne reste quasiment plus de banane au Morne-Rouge. Elle a été remplacée par la canne à sucre.
Les ouvriers agricoles qui ont répondu présents sont à la retraite maintenant. Mais il y a quelques années encore ils ont manipulé des engrais et autres pesticides (Gramoxone, Témik, Paraquat, Curlone, Képon, Glyphosate...). Toujours à mains nues ! Sans aucune protection. "Jamais !", expliquent-ils aux bénévoles du collectif, qui oscillent entre effarement et tristesse.
Pourtant voilà maintenant un an que ces hommes et femmes, engagés aux côtés des ouvriers agricoles passés et présents, sillonnent la Martinique. De réunions en réunions, de visites en visites, ils découvrent chaque jour de nouvelles horreurs.
Depuis septembre 2019, date de création du collectif, une vingtaine de bénévoles sont sur le terrain tous les jours pour recueillir des informations. Mais pas n'importe lesquelles ! Un questionnaire précis a été réalisé avec des professionnels de santé entre autres. Questionnaire que tous les ouvriers agricoles de Martinique sont appelés à renseigner. Pour ceux qui ne pourraient se déplacer, il est possible de répondre en renvoyant le présent questionnaire au collectif via l'adresse mail : collectifouvriersagricolesmq@gmail.com Ces questions, qui ne traitent que de la vie professionnelle des ouvriers agricoles, doivent servir à l'élaboration d'un état des lieux des pathologies dont souffrent ou ont souffert les travailleurs de la terre. Celles et ceux qui devaient transporter sur la tête, plus de 120 régimes de bananes par jour, par exemple.
Ce dimanche, Noélise a ainsi expliqué comment le fait de devoir porter 2 régimes de bananes en même temps sur la tête, lui avait sans doute causé la descente d'organes à laquelle elle doit faire face aujourd'hui.
Gilbert, lui, à un début de cancer de la prostate. Il a travaillé dans les champs de bananes depuis ses 17 ans.
Des témoignages bouleversants de travailleurs aujourd'hui à la retraite.
C'est la question que beaucoup se posent car dimanche matin encore, au Morne-Rouge, les travailleurs actuels de la canne ou de la banane ne sont pas venus nombreux.
Il faut dire que, selon le récit des "anciens", les choses n'ont pas beaucoup changé dans les plantations. Même si les produits phytosanitaires sont moins nombreux qu'il y a encore 10 ans, il en reste encore. "Beaucoup trop !", pour reprendre leurs mots.
Il est vrai aussi qu'aujourd'hui les précautions d'usage sont même enseignées. Mais elles restent parfois inadaptées au climat et ne sont donc pas toujours respectées.
En parallèle, les conditions de travail semblent avoir été durcies. Aujourd'hui on ne parlerait plus d'une exigence à 120 régimes/jour, mais à 150 régimes/jours.
Autant de d'histoires qu'il faudra transformer en données statistiques.
Toutes ces informations apportées par les ouvriers agricoles du Nord de la Martinique seront traitées une par une. Il devrait en sortir des chiffres sur les pathologies exactes développées par les travailleurs de la banane de la canne ou de l'ananas, les causes de décès, les produits utilisés...
Mais ils ne sont qu'une vingtaine sur le terrain. Le collectif lance donc un appel. Il a besoin de bénévoles. Car avant d'arriver à établir des statistiques fiables il va falloir récolter encore beaucoup de témoignages.
Les ouvriers agricoles qui ont répondu présents sont à la retraite maintenant. Mais il y a quelques années encore ils ont manipulé des engrais et autres pesticides (Gramoxone, Témik, Paraquat, Curlone, Képon, Glyphosate...). Toujours à mains nues ! Sans aucune protection. "Jamais !", expliquent-ils aux bénévoles du collectif, qui oscillent entre effarement et tristesse.
Pourtant voilà maintenant un an que ces hommes et femmes, engagés aux côtés des ouvriers agricoles passés et présents, sillonnent la Martinique. De réunions en réunions, de visites en visites, ils découvrent chaque jour de nouvelles horreurs.
Un an de travail pour un premier bilan qui fait froid dans le dos
Depuis septembre 2019, date de création du collectif, une vingtaine de bénévoles sont sur le terrain tous les jours pour recueillir des informations. Mais pas n'importe lesquelles ! Un questionnaire précis a été réalisé avec des professionnels de santé entre autres. Questionnaire que tous les ouvriers agricoles de Martinique sont appelés à renseigner. Pour ceux qui ne pourraient se déplacer, il est possible de répondre en renvoyant le présent questionnaire au collectif via l'adresse mail : collectifouvriersagricolesmq@gmail.com Ces questions, qui ne traitent que de la vie professionnelle des ouvriers agricoles, doivent servir à l'élaboration d'un état des lieux des pathologies dont souffrent ou ont souffert les travailleurs de la terre. Celles et ceux qui devaient transporter sur la tête, plus de 120 régimes de bananes par jour, par exemple.
Ce dimanche, Noélise a ainsi expliqué comment le fait de devoir porter 2 régimes de bananes en même temps sur la tête, lui avait sans doute causé la descente d'organes à laquelle elle doit faire face aujourd'hui.
Gilbert, lui, à un début de cancer de la prostate. Il a travaillé dans les champs de bananes depuis ses 17 ans.
Le Témik ? Bien sûr que je l'ai épandu. Surtout celui-ci. Il était tellement dangereux. Le moindre insecte qui l'effleurait mourrait instantanément.
Des témoignages bouleversants de travailleurs aujourd'hui à la retraite.
Les ouvriers agricoles encore en fonction ont-ils peur?
C'est la question que beaucoup se posent car dimanche matin encore, au Morne-Rouge, les travailleurs actuels de la canne ou de la banane ne sont pas venus nombreux.
Il faut dire que, selon le récit des "anciens", les choses n'ont pas beaucoup changé dans les plantations. Même si les produits phytosanitaires sont moins nombreux qu'il y a encore 10 ans, il en reste encore. "Beaucoup trop !", pour reprendre leurs mots.
Il est vrai aussi qu'aujourd'hui les précautions d'usage sont même enseignées. Mais elles restent parfois inadaptées au climat et ne sont donc pas toujours respectées.
En parallèle, les conditions de travail semblent avoir été durcies. Aujourd'hui on ne parlerait plus d'une exigence à 120 régimes/jour, mais à 150 régimes/jours.
Autant de d'histoires qu'il faudra transformer en données statistiques.
Le travail est encore long
Toutes ces informations apportées par les ouvriers agricoles du Nord de la Martinique seront traitées une par une. Il devrait en sortir des chiffres sur les pathologies exactes développées par les travailleurs de la banane de la canne ou de l'ananas, les causes de décès, les produits utilisés...
Mais ils ne sont qu'une vingtaine sur le terrain. Le collectif lance donc un appel. Il a besoin de bénévoles. Car avant d'arriver à établir des statistiques fiables il va falloir récolter encore beaucoup de témoignages.