La LIAT a besoin de 4,7 millions d’euros pour se maintenir

La LIAT
La LIAT, la compagnie aérienne régionale qui assure 491 vols hebdomadaires dans les îles de l’arc antillais, a besoin d’une injection de fonds. Les actionnaires demandent aux 15 pays desservis par la compagnie de leur venir en aide. 
 
La majorité des pays de la Caraïbe sont récalcitrants. Ils ne veulent pas venir en aide à la LIAT, la compagnie aérienne qui dessert la région depuis plus de 60 ans.

Seules Barbade, Antigua et Barbuda, la Dominique, Saint-Vincent et les Grenadines, tous actionnaires, affirment qu’ils vont injecter des fonds dans la compagnie. La seule exception est la Grenade. Le premier ministre Keith Mitchell estime pourtant que l’économie grenadienne sera affectée si la LIAT arrête ses rotations.
À gauche, Keith Mitchell, premier ministre de la Grenade avec Roosevelt Skerrit, premier ministre de la Dominique.
Barbade, avec 116 départs par semaine doit verser 1,4 millions d’euros. Antigua et Barbuda compte 69 vols, sa contribution se lève à 855.000 euros.  Ensemble, la Dominique et Saint-Vincent et les Grenadines devraient payer 882.000 euros.
Sainte Lucie, Guyana et St. Kitts et Nevis n’ont pas donné suite aux appels de fonds.
 

Les recommandations de la Banque de développement de la Caraïbe ont été ignorées


La Banque de Développement de la Caraïbe, la CDB qui a déjà prêté des fonds à la LIAT, a rédigé un rapport sur la restructuration de la compagnie. La Banque estime que les taxes appliquées par les gouvernements de la Caraïbe sur les billets d’avion sont beaucoup trop élevées. Il faut les supprimer.

Par exemple, un billet aller/retour entre la Barbade et le Guyana coûte 216 euros dont 120 euros, soit plus de la moitié, sont des taxes.

Selon Keith Mitchell, premier ministre de la Grenade, à cause des taxes élevées que nous avons ajoutées au prix des billets, il est souvent moins cher de voyager entre la Grenade et Miami que de se rendre à Barbade ou Trinidad et Tobago. Ça n’a pas de sens.

Selon la CDB, les gouvernements de la région devraient convertir les taxes impayées par la LIAT en actions. Tous les gouvernements devraient financer la LIAT.

D'après le journaliste George Alleyne, dans le journal online, Caribbean Life , le refus des gouvernements de la Caraïbe de renoncer aux taxes exorbitantes imposées sur la desserte aérienne intra-caraïbe remet en question leur engagement à l’intégration régionale. 

Aujourd’hui des sacrifices ont été demandés aux pilotes et à la direction de la LIAT. Une réduction de salaire de 5% est étudiée par le syndicat des pilotes.
Des vols pourraient également être supprimés sur les liaisons non-rentables, surtout vers les pays qui refusent de financer la compagnie.
 
Ralph Gonsalves, premier ministre de St. Vincent et les Grenadines

Il est fort probable que des vols seront supprimés si un gouvernement ne veut pas venir en aide, déclare Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines.

Ralph Gonsalves a également évoqué la possibilité de réduire le nombre d’appareils ou même de liquider la LIAT et de créer une nouvelle entreprise...