"Magiciens contre musiciens de la CTM" : match nul !

L'assemblée de Martinique en séance plénière
Réflexion sur la polémique entre la nouvelle majorité territoriale et l'ancienne majorité régionale à propos du compte administratif 2015. Et si la politique se résumait, finalement, à  un jeu de rôles entre comédiens ?
Connaissez-vous le dernier spectacle produit par nos artistes "Déficit, bénéfice et vice de forme" ? Vous verrez, il s’agit d’une pièce fort plaisante. Résumé.
 
Les magiciens qui avaient ravi les spectateurs durant cinq bonnes heures ayant cédé la place à un orchestre bigarré ne sont pas disposés à laisser les musiciens s’exprimer en toute liberté. Ceux-ci ont investi la scène pour six bonnes heures mais disent avoir perdu des partitions et avoir découvert un trou de 88 000 caïdons* dans la caisse de la salle de spectacle. Ils ne peuvent pas commencer le concert correctement, n’ayant pas pu acheter tous leurs instruments.
 
"Mais c’est n’importe quoi !" leur répondent les magiciens qui disent avoir laissé un bénéfice de 5 000 caïdons. Après avoir fouillé partout, les musiciens retrouvent des sous mais il manque au bas mot 23 000 caïdons. Devant ce wélélé, le propriétaire de la salle est obligé de demander au juge de trancher pour mesurer la profondeur du trou dans la caisse.
 
Le juge finit par trouver un petit bénéfice de 535 caïdons parce qu’il a ajouté les recettes et les dépenses que les magiciens avaient oublié d’inscrire et que les musiciens ne pouvaient donc pas trouver. Les musiciens injurient le juge qu’il trouve partisan et la polémique repart.
 
Pendant ce temps, les spectateurs s’impatientent. Ils ont chassé les magiciens parce qu’ils en avaient assez. Et ils ont payé pour assister à un concert qui tarde à démarrer, les musiciens n’arrêtant pas de réviser leurs gammes. Question : jusqu’à quand ? Ou en version sans filtre : "Mé ki kalté zouk ka alé la, manmay ? "
* Au temps de la colonie, le caïdon était une pièce de monnaie frappée aux armoiries d’une plantation (ou "habitation") qui permettait aux esclaves d’acheter leurs courses à l’épicerie qui y était implantée et qui ne pouvait être utilisée que dans cette exploitation.